Et vous, vous voulez faire quoi plus tard ? Energies 447 - 27 janvier 2016 - Jeremy Noé

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Pas facile, la vie d’ado. Vous commencez à découvrir le sexe opposé (ou pas opposé), vous vous débattez avec votre acné, vous pétez la forme à 11h du soir quand tout le monde vous demande de vous lever à 7h, vous découvrez que vos parents ne veulent que vous pourrir la vie, et en plus, on vous commande de choisir un métier. Pas cool. Heureusement, sur ce dernier point, vous pouvez compter sur des principaux de collège et des équipes pédagogiques motivées. Comme celle d’Annie Encarnacao, qui a tricoté pour ses 162 élèves de troisième un après-midi “Forum des métiers” sur mesure le mois dernier.

De nombreuses professions sont ainsi allées à la rencontre des élèves, avec la complicité de la Ville (qui avait envoyé une délégation du service Enfance Éducation), des sapeurs-pompiers, de l’association Entre-Peaux (association culturelle) et même de parents d’élèves, venus défendre les activités d’infirmière, ingénieur(e)s ou agent immobilier. Munis d’un questionnaire, les élèves devaient rencontrer au moins trois professionnels parmi l’éventail ayant répondu présent cet après-midi. « On leur parle bien sûr de la notion de plaisir, mais aussi du principe de réalité, présente Stéphanie Delion, conseillère d’orientation et psychologue. Beaucoup de choix seront fonction de leur dossier scolaire, d’autres de leurs aspirations, de leurs capacités de déplacement, car toutes les formations ne sont pas forcément disponibles dans le bassin d’emploi gardannais... on lutte aussi contre de gros stéréotypes. Les filles vont vouloir s’occuper des enfants, les garçons vont faire de la mécanique, de la plomberie... on leur propose une ouverture. C’est ce qu’il y a de plus difficile, en fait. »

Lutter contre les clichés
Les professions scientifiques et les femmes étaient particulièrement bien représentées, avec Elizabeth Lauriol, géomaticienne. « Je suis convaincue qu’il est important d’apporter aux jeunes un éclairage sur le monde professionnel car on leur demande de se positionner sur leur orientation alors qu’ils ne connaissent pas, ou très peu le monde du travail. Et c’est l’occasion de parler de mon métier, que j’aime beaucoup. » Quid de cette place et des clichés dévolus aux femmes dans un monde volontiers présenté comme masculin ? « C’était le cas quand j’ai commencé mais c’est de moins en moins vrai aujourd’hui. Néanmoins je pense que c’est important pour les filles de choisir des carrières qu’on croirait réservées aux hommes car en fait elles arrivent très bien à y faire leur chemin. » Dont acte. On espère toutefois qu’en troisième, il est encore permis de se laisser un peu de temps pour expérimenter et découvrir avant de choisir...