Logement

Et si on habitait ensemble ? Energies 383 - Bruno Colombari

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Face à la difficulté d’accéder à la propriété dans la région, des familles se rassemblent pour réfléchir à un projet d’habitat groupé sur un terrain acheté en commun avec des espaces mutualisés.

Habiter ensemble, c’est d’abord un projet avant d’être une association. « Quand j’habitais à Rouen, je vivais dans une copropriété de 200 habitants, explique Vincent Lefebvre. En 2011, j’ai assisté à une conférence à Fontvenelle de l’association HG 13 et de Toits de choix sur l’habitat groupé, et plusieurs habitants ont été intéressés par le principe. On s’est donc constitué en association pour monter un projet. »

L’habitat groupé est un principe assez large qui recouvre plusieurs choses, comme les éco-hameaux, les coopératives d’habitants ou l’autopromotion. L’idée principale étant de se grouper à plusieurs familles pour partager un terrain, réfléchir ensemble à la répartition des espaces communs, favoriser la solidarité et la convivialité et enfin réduire les consommations énergétiques et les nuisances à l’environnement.

« En 2011, nous étions une dizaine de familles ou de personnes seules dans l’association, de 35 à 65 ans, et nous sommes partis à la recherche d’un terrain entre 5 et 10 000 mètres carrés. C’est le plus difficile. Après, nous contacterons un architecte et une structure de conduite de projet qui nous aidera dans les différentes étapes. »

Le projet est ambitieux, puisqu’il est basé sur deux principes : la solidarité entre les générations (le groupe comprendra des familles avec enfants et des retraités, ainsi que des personnes ayant des soucis de santé et d’autonomie) et l’impact le plus faible possible sur l’environnement (démarche Bâtiment Durable Méditerranée, conception bioclimatique, bâtiments à énergie positive, limitation de l’utilisation des véhicules). « L’idée est que chaque logement ait une parcelle privative, mais de réserver un espace important aux parties communes. Il y aurait aussi une salle polyvalente pour se réunir ou pour organiser des repas de famille, un atelier pour bricoler, une buanderie... »

Si la recherche d’un terrain à un prix raisonnable et à proximité de transports en commun (gare SNCF ou desserte de bus) est un premier écueil, le second réside dans la formation du groupe. « Si le projet met trop de temps pour aboutir, des familles se retirent. C’est pourquoi il est encore possible de nous rejoindre, nous cherchons en particulier quelqu’un qui aurait du temps pour coordonner tout ça. » Sachant que lorsque la copropriété est constituée, il est bien sûr toujours possible d’en sortir ou d’y entrer.

« En France, il n’existe pas de statut juridique pour l’habitat coopératif, explique Béatrice Chauvin, membre de l’association. Certains se tournent vers une société civile immobilière (SCI), ou vers une copropriété comme il en existe dans les immeubles, sauf que dans notre cas, c’est une copropriété horizontale. La difficulté, c’est que chacun est différent pour son apport ou sa capacité de remboursement. Si un membre du groupe a un refus de prêt, ça peut mettre à mal tout le projet. Certaines banques sont attentives à ça, d’autres pas. »

Plus d’informations sur le site d’Habiter ensemble