Economie circulaire

Environnement, pour un cercle vertueux Energies 409 - Jeremy Noé

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La venue du ministre de l’écologie à Gardanne le 16 décembre 2013 a permis un coup de projecteur sur l’économie circulaire, une forme de recyclage 3.0 qui souhaite réconcilier économie et environnement. La ville a déjà quelques atouts en la matière.

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Terre d’énergies positives

D’ICI LA FIN DU SIÈCLE, IL N’Y AURA PROBABLEMENT PLUS DE PÉTROLE NI DE GAZ, et très certainement 2 ou 3 degrés Celsius de plus. Le défi à relever est énorme, et nous concerne tous. La ville de Gardanne s’est depuis un certain temps déjà engagée sur la voie des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique : son “plan d’action global“ réduit les consommations de chauffage, électricité et essence au sein des services municipaux tandis que plusieurs réalisations entendent montrer l’exemple.

La centrale Verdesis de La Malespine produit de l’électricité à partir du gaz de décomposition des déchets, et le tout récent parc solaire des Sauvaires (inauguration le 25 janvier) produit l’équivalent de la consommation énergétique de la moitié des foyers gardannais, moyennant une rente de 200 000 € annuels pour la Ville. Avec en projet : la récupération des millions de m3 d’eaux de la mine pour le chauffage géothermique (voire à terme son utilisation pour un système sanitaire). L’idée est à l’horizon 2020 de produire autant d’énergie propre (c’est à dire sans émission de CO2 supplémentaire) que ce que la ville en consomme.

De son côté, un tout nouvel Institut entend réactualiser le bon vieux recyclage à travers la promotion de “l’économie circulaire.” Le mois dernier, une conférence pour sa mise en oeuvre a réuni un large public à l’école des Mines site Charpak. Avec notamment autour du ministre de l’écologie, Philippe Martin, le maire de Gardanne Roger Meï, le député de la circonscription, François-Michel Lambert, président de l’Institut de l’économie circulaire, et Philippe Jamet, directeur de l’école des Mines.

ÉCONOMIE CIRCULAIRE, KÉSACO ? Pour l’économie circulaire, réduire les déchets n’est pas assez face à un modèle qui a toujours privilégié la linéarité (on produit –on consomme–on jette). L’éco circulaire comprend entre autres une meilleure conception des produits et une meilleure valorisation des déchets. Elle souhaite favoriser la réparation, la récupération, bannir l’obsolescence programmée, promouvoir le partage (pourquoi ne pas louer une perceuse plutôt que l’acheter ?), la coopération. Et pour qu’on ne la confonde définitivement pas avec le simple recyclage, elle entend aussi agir sur le développement économique local et la fiscalité (par exemple sur le prix des pièces de rechange). Sur le territoire gardannais, le projet d’Alteo de valoriser les résidus de boues rouges pour en faire des soubassements de routes, ou encore l’activité de Durance Granulats, qui produit du gravier à partir de débris de chantiers sont deux exemples d’économie circulaire. La rencontre de cette philosophie avec le territoire gardannais était donc on ne peut plus logique.

« Préserver chaque kilo, chaque litre de ressource »

Toute la journée, les participants à la Conférence de mise en oeuvre de l’économie circulaire à Gardanne ont planché sur des thèmes tels que Les engagements volontaires des industriels ou La mobilisation des régions pour les stratégies régionales d’économie circulaire. Auparavant, le Maire en aura profité pour placer l’économie circulaire sur le plan des « circuits courts, avec le photovoltaïque, l’approvisionnement local en fruits et légumes des cantines (lire p. 8) ou encore le projet de récupération et le stockage des calories des eaux de la de la mine pour le chauffage. »

Le député aura vanté un « nouveau mode de développement et de prospérité qui ne doit pas être réduit au recyclage : c’est au delà de la question des déchets, la préservation de chaque kilo, chaque litre de ressource. » Et le ministre Philippe Martin, ravi « qu’une initiative comme l’économie circulaire puisse voir le jour en dehors du périphérique, » de croire « fortement en la puissance de la décentralisation en matière de transition écologique et énergétique. Dans la prochaine loi de transition énergétique, il y aura un rôle puissant des collectivités locales et particulièrement des régions, qui devront pouvoir s’impliquer. »