Dossier

Économie, emploi et environnement en débat Energies 428 - Stéphane Conty

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Les questions du projet biomasse de la centrale thermique et les rejets en mer d’Alteo suscitent débats et polémiques. C’est pour faire un point et débattre sur ces questions que le Conseiller général Claude Jorda a organisé un conseil de canton le mardi 2 décembre à la Maison du Peuple.

AUTOUR DE CLAUDE JORDA, LE SOUS-PRÉFET D’AIX EN PROVENCE, SERGE GOUTEYRON, LE DÉPUTÉ FRANÇOIS MICHEL LAMBERT, LE MAIRE ROGER MEÏ, DES DÉLÉGUÉS SYNDICAUX, DES REPRÉSENTANTS d’E.on, d’Alteo, d’associations environnementales et des exploitants forestiers sont réunis pour une table-ronde qui se tient en prélude aux échanges avec le public qui compte notamment des représentants associatifs et syndicaux invités pour l’occasion.

« Depuis 2008 nous avons essayé de rendre compte régulièrement de notre action. Ce soir je vous propose de parler de développement économique et d’environnement à travers deux questions, l’avenir d’Alteo en lien avec les rejets en mer, et le projet biomasse d’E.on, » explique Claude Jorda en préambule.« L’exercice n’est pas facile, notamment sur la question de la biomasse qui a suscité des prises de position souvent très tranchées, sans débat initial. »

Il cède ensuite la parole au Sous-préfet Serge Gouteyron qui précise : « Il appartient à l’État de veiller à ce que les grands équilibres soient respectés, à ce que le développement économique se fasse dans le respect des lois de la République pour la protection de l’environnement. »

Pour sa part, le maire Roger Meï exprime la position municipale, en insistant notamment sur le projet biomasse. « La position de la Ville est claire, nous sommes pour la préservation de l’emploi et pour que des efforts soient faits pour l’environnement. Nous sommes favorables à l’utilisation du bois. Il faut gérer la forêt, et gérer ce n’est pas détruire. »

Le député François-Michel Lambert revient sur ce qui constitue pour lui une voie à suivre pour concilier développement économique et protection de l’environnement.

« Il faut créer une mutation économique avec une transition écologique pour une croissance verte. C’est l’économie circulaire dont nous avons à Gardanne un exemple avec Alteo qui nous montre comment une vieille dame de 120 ans d’âge est en capacité de muter, de créer de la richesse et de l’emploi à partir de ses déchets avec la bauxaline. Avec l’obligation d’arrêter les rejets en mer au premier janvier 2016 elle avait un important défi à relever. On peut considérer qu’elle a fait 99,5 % du chemin. »

Pour Jean-Claude Cheinet, président du comité régional duMouvement national de lutte pour l’environnement, la difficulté est de trouver un équilibre.« Nous sommes une association de défense de l’environnement dans la prise en compte des besoins humains. La question est de savoir où on place le curseur. Concernant les boues rouges nous avons pris acte de l’engagement d’Alteo. Pour E.on nous avons un projet de production d’énergie à partir du bois. Si ça crée des emplois tant mieux. Mais si on laisse l’anarchie de la concurrence privée s’installer dans la gestion des forêts, nous courons à la catastrophe. »

C’EST AUSSI SUR LA PRÉSERVATION DE LA FORÊT que se positionnent les autres associations environnementales lors des débats, alors que les représentants syndicaux, notamment CGT, abordent les questions d’emploi. Enfin, de nombreuses interventions convergent vers la question de l’autonomie énergétique du pays et de la création d’un pôle public de l’énergie. Un débat très riche qui a peut-être ouvert la voie à d’autres à venir.