Au départ la carrière de La Malespine se limitait à une activité d’extraction, les “trous” générés par l’exploitation du site étant utilisés par le Centre d’enfouissement des déchets ultimes (CSDU) géré par la Société d’économie mixte de Gardanne (la Semag). Toutefois Durance Granulats a achevé il y a peu les travaux d’installation de nouvelles unités de production dont la particularité est de recycler les déchets inertes issus du BTP.
« Il s’agit de matériaux provenants par exemple de la démolition de bâtiments, de la réfection de routes qui avant finissaient en décharge, explique Benoît Weibel, directeur d’exploitation à Durance Granulats. En 2005 nous avons mis en place une installation de tri pour valoriser ces inertes. »
La moitié des déchets est ainsi recyclée en granulats qui repartent vers des chantiers de construction, l’autre moitié est composée de fractions fines qui servent au CSDU.
« Cependant l’aménagement du site s’est vite révélé inadapté pour le recyclage, c’est pourquoi il y a deux ans nous avons lancé des travaux. Il a fallu reconfigurer le site avec un nouveau plan de circulation, la pose d’un enrobé, un nouveau système de nettoyage des camions et d’un ensemble d’équipements destinés au décrottage des roues de camions et pour limiter au maximum l’envol de poussières. En fait nous revalorisons plus de matériaux, et en mieux pour ceux qui étaient déjà recyclés. Ces nouvelles installations vont donner un coup d’accélérateur à notre activité de recyclage. »
Un ensemble d’aménagements qui a coûté environ 5 millions d’euros à l’entreprise, et une démarche qui s’avère positive à plus d’un titre en matière d’environnement. Le recyclage permet notamment de diminuer l’extraction des matériaux naturels et de limiter les mises en décharge. Pour limiter l’impact environnemental de la circulation des poids lourds qui sont actuellement entre 100 et 300 à rejoindre le site quotidiennement, chaque camion qui arrive avec un chargement de déchets à recycler repart avec un chargement pour un chantier. Des camions qui ne dépassent que rarement un rayon de 30 km autour du site, distance au-delà de laquelle le prix à la tonne devient trop onéreux pour un client.
En-dehors de son volet recyclage, le site de Gardanne assure toujours une activité de carrière avec une autorisation d’exploitation de 200 000 tonnes annuelles. « Notre production de calcaire est par exemple utilisée par la centrale thermique dans son procédé de désulfuration. Si nos clients sont presque exclusivement des entreprises, le tiers de notre production est destiné à la vente aux particuliers via les marchands de matériaux. »
Il semble que l’avenir de la filière passe par le développement du recyclage des déchets issus des chantiers, et dans ce domaine le site gardannais de Durance Granulats avec un objectif à terme de valorisation de 70% des déchets, est déjà pleinement engagé dans l’avenir.