Entreprise Coreti

Du sur-mesure pour l'industrie Bruno Colombari

Publié le

Créée en juillet dernier, l’entreprise de mécanique de précision Coreti occupe un créneau très demandé par les industriels : celui de la conception et de la réalisation de prototypes.

En haut de l’avenue des Aires, il n’y a plus de calissons. Ni de nougats. L’entreprise Maurel a en effet plié bagages au début de l’année pour se replier aux Milles après son rachat par les Calissons du Roy René. A cette vieille entreprise familiale qui privilégiait le savoir-faire a succédé l’été dernier une toute jeune société au nom étrange : Coreti. En clair : compétences réunies en techniques industrielles. Car si l’entreprise est jeune (elle est née pendant l’été), ceux qui y travaillent ont tous une expérience professionnelle solide  : concepteurs, ingénieurs, électriciens, monteurs, fraiseurs ou automaticiens. Les uns avaient leur propre petite entreprise, les autres travaillaient en freelance. Ils ont décidé de se regrouper pour mettre en commun leur savoirfaire et leur carnet d’adresses.

Mais pour faire quoi, au juste ? « Notre activité, explique Catherine Juif, présidente de Coreti, c’est la mécanique de précision, que ce soit pour l’agroalimentaire, la santé, la recherche, la microélectronique, le nucléaire... Quand un client a besoin d’une machine qui n’existe pas, il peut venir nous voir, nous expliquer ce qu’il cherche, et nous on le met en oeuvre. Ça va de la conception à la réalisation et à l’installation. » Les clients sont de gros donneurs d’ordres de la région, comme Gemplus, Cybernétix ou la Comex, par exemple, très demandeurs d’appareils sophistiqués permettant de travailler sous vide, à très basses températures, ou avec de grandes pressions. « On travaille des matériaux comme le titane ou la céramique, et tout ce qui répond à des contraintes techniques particulières. »

Des difficultés pour recruter

Il n’est pas rare qu’un appareil conçu par Coreti coûte 150 000 euros et nécessite plusieurs mois de travail. Mais qu’importe : les carnets de commandes sont pleins, et l’entreprise tourne déjà à plein régime alors qu’elle vient à peine de s’installer. « On cherchait des locaux vers les Milles, mais on n’en a pas trouvé, raconte Christophe Bichon, responsable des achats. Ici, on a pu s’installer très vite, il y avait la puissance électrique, les circuits d’eau pour les machines, l’air comprimé. On a juste ajouté des bureaux. Ce n’est pas encore le grand confort, mais c’est déjà ça. Et puis on est ravi d’être près de la ville, dans un quartier accessible facilement. »

Reste maintenant à renforcer les effectifs, et curieusement, ce n’est pas le plus simple : « des ingénieurs, il y en a beaucoup, constate Catherine Juif. Mais des fraiseurs de bon niveau, c’est rare. Ici, on a un travail très varié sur des matériaux complexes, ce n’est pas du presse-bouton sur des machinesoutils. Ils nous faut du personnel motivé, prêt à s’impliquer et qui aime le travail soigné. Vous comprenez, quand on usine une pièce à 20 000 euros, mieux vaut ne pas se manquer ! Quand nous aurons le temps, nous formerons des jeunes, mais là, ce n’est pas possible. Alors quand on trouve l’oiseau rare, on fait tout pour le garder. »