Rentrée scolaire

Deux classes perdues, deux sauvées Bruno Colombari

Publié le

Au printemps dernier, les parents d’élèves s’étaient mobilisés contre la fermeture annoncée de quatre classes sur la commune. La reprise du mouvement le jour de la rentrée a permis le maintien de deux classes à Elsa-Triolet et à Albert-Bayet.

C’est fou le bruit qu’on peut faire avec de simples couvercles de casseroles et des bouteilles en plastique remplies de gravier. Mardi matin, devant l’entrée des écoles Veline et Bayet, une trentaine de parents se sont fait entendre pour protester contre la fermeture de deux classes, une en maternelle, une en primaire. « Il y a 83 élèves en maternelle pour trois classes, explique Mme Semenzin. Et 11 enfants nés en 2005 sur liste d’attente. En moyenne section, les enfants vont être 32. La seule chose que nous propose l’inspectrice, c’est d’ouvrir une classe passerelle avec un demi-poste. Nous n’en voulons pas et les enseignants non plus. »

Les élus non plus, tant le principe de ces classes-passerelle semble devenir une aubaine pour l’État : les enfants de moins de trois ans sont scolarisés le matin, et pris en charge l’après-midi par la municipalité. On voit tout de suite l’intérêt d’étendre progressivement le dispositif... « Dans cette maternelle, on reçoit des enfants du foyer Delta Sud, pour que l’intégration se passe bien, il faut que les effectifs soient raisonnables. »

Avec une classe en moins, l’école Bayet a commencé l’année avec trois classes doubles sur quatre (CP-CE1, CE2-CM1, CM1-CM2) de 27 élèves en moyenne, auxquelles il faut ajouter une classe d’intégration (CLIS) de sept élèves. Une configuration, notent les parents, qui nécessitent que les enfants soient un peu autonomes, relativement disciplinés, et bien entendu pas trop nombreux. A la maternelle Elsa-Triolet, il y avait à la rentrée pas moins de 31 élèves par classe. A l’école primaire Brassens, où une des dix classes a été supprimée, les effectifs sont raisonnables (23 élèves par classe en moyenne), mais remonteront dès l’an prochain, les classes de maternelle de ce groupe étant très chargées.

C’est le jeudi 6 septembre, surlendemain de la rentrée, que le Comité technique départemental de l’Académie d’Aix-Marseille a donc tranché. Les deux fermetures annoncées sont maintenues (maternelle Veline et primaire Brassens), les deux “à surveiller” sont abandonnées : la maternelle Elsa- Triolet et l’école primaire Bayet conservent leur classe, il est vrai que les effectifs sont supérieurs à ceux de 2006.

Le soir-même, parents d’élèves, élus et enseignants se retrouvent en mairie pour faire le point. « Une trentaine d’enfants de moins de trois ans n’accèderont pas à l’école maternelle, constate Roger Meï. La Ville va se re trouver sous la pression des parents qui veulent des places de crèche. C’est un transfert de charges de l’Éducation nationale vers les communes. » Les parents d’élèves de Veline restaient mobilisés et comptaient interpeller à nouveau Gérard Trève, inspecteur d’académie, pour qu’il annule la fermeture de la classe.

Grégory Calemme* : « Du jamais vu »

Comment réagissez-vous face aux fermetures de classes  ?

La logique mathématique prévaut sur la situation réelle. C’est regrettable, surtout pour les enfants en intégration ou en difficulté scolaire. D’autant que dans 2-3 ans, les effectifs vont remonter à partir des maternelles. En plus, il n’y avait aucun enseignant en poste le jour de la rentrée pour les deux fermetures à surveiller, à Bayet et à Triolet. C’est du jamais vu.

La Ville est-elle opposée aux classes passerelle  ?

Non, si c’est un dispositif qui s’ajoute aux classes existantes, dans le cadre d’un projet éducatif. Là, ce n’est pas le cas, on remplace une classe à temps plein par une classe passerelle le matin. Dans ces conditions, la Ville ne veut pas prendre en charge la garde des enfants l’après-midi.

* adjoint au maire chargé du scolaire.