DEPUIS QUELQUES ANNÉES MAINTENANT, les écoles de la Ville sont associées à des projets artistiques développés tout au long de l’année et présentés en juin à La Halle. En 2013, tout a donc commencé en beauté le 7 juin avec une représentation revisitée des Aventures de Gulliver par les 140 élèves de l’école Frédéric- Mistral, après Le vieil arbre en 2011 et Le voyage d’Ulysse en 2012.
Mis en place il y a trois ans par le service Culturel municipal, ce projet, confié à la compagnie Desiderata a permis aux enfants de s’initier au théâtre, aux échasses mais également aux arts plastiques et cette année au film d’animation. « Baptisé École en scène(s), ce projet pédagogique et culturel mené sur trois ans a créé une véritable osmose au sein de l’école entre les jeunes comédiens, les intervenants, l’équipe enseignante et les parents qui nous ont à nouveau beaucoup aidés, » explique Émilie Halley, médiatrice culturelle.
Sur scène, tout est parfait, les élèves prennent leur rôle très au sérieux au beau milieu d’un très joli décor, récitant leurs textes (et cette année, ils étaient nombreux et fort philosophiques !) de façon très professionnelle, se livrant à des jeux de scène qui ont parfois même étonné leurs parents, du tribunal au pays des liliputiens en passant par les pays des géants, de Laputa, de la Technopôle et des houyhnhnms.
Pour Mustapha El Miri, « c’est ce que l’on appelle du talent individuel conjugué ! C’est un travail formidable. J’en profite pour vous annoncer que votre école s’est inscrite dans un projet danse en liaison avec des élèves de Sixième. » On en saura plus l’an prochain mais élèves et enseignants sont déjà très motivés, !
LE LUNDI SUIVANT, c’est au tour des élèves de l’école Château-Pitty, qui participent à l’aventure Orchestre à l’école, de faire découvrir au public leur travail, leurs progrès, leur bien-être. Quelques jours auparavant, ils ont eu la chance de se produire au Camp des Milles avec le London Symphony Orchestra (lire énergies 397, page 10).
Le 11 juin, parents et grands-parents, frères et soeurs, amis, tous sont rassemblés dans La Halle pour assister à la représentation de fin d’année des élèves de l’école maternelle Veline et de l’école élémentaire Albert-Bayet qui ont participé à l’opération Opéra à l’école. Bénéficiant d’une heure hebdomadaire d’éducation musicale dans le cadre de ce projet initié par la médiathèque Nelson-Mandela, ils ont été encadrés par deux intervenants : Gayané Hovhannisyan, cantatrice arménienne qui a fondé Le choeur lyrique des enfants de l’Estaque s’est occupée des élèves de CE2, CM1, et de quelques enfants volontaires de la pause de midi à l’école Bayet. Ce sont eux qui ont débuté le spectacle avec La garde montante, un morceau tiré de l’acte 1 du célèbre opéra Carmen de Georges Bizet, avant d’enchainer sur des registres aussi différents que les chants russes avec Katioucha ou encore les chants napolitains avec Santa-Lucia.
ILS ONT ENSUITE CÉDÉ LA PLACE aux plus jeunes, élèves des trois classes de maternelle de Veline, ainsi que les classes de CP et CE1 de Bayet. Dirigés par Côme Bertrand, musicien intervenant diplômé qui les a formés durant l’année, les plus petits entrent sur scène pour présenter une chasse à l’ours un peu spéciale à l’issue de laquelle nos vaillants chasseurs s’enfuient en voyant l’animal. Leurs jeunes aînés de CP et CE1 prennent le relais avec A Gardanne on chante l’opéra et racontent l’histoire d’un mineur Gardannais.
Après une intro au djembé, les CM2 entament un répertoire hiphop avec des classiques comme Les bads boys de Marseille du groupe I am, ou encore Killing me softly des Fugees. Puis, dans le cadre de Marseille-Provence 2013, les élèves de l’école Lucie-Aubrac, l’école municipale de musique et le service Enfance ont présenté Au fil de l’eau, une comédie musicale spécialement composée par Gilles Maugenest pour la ville de Gardanne. « Ce projet artistique a vu le jour grâce à une vraie dynamique mêlant la pédagogie au côté ludique autour du chant, de la musique, du théâtre et de la vidéo, explique Paul Giancaterina, directeur de l’école de musique. Ce spectacle est notre contribution artistique à la problématique de l’eau et à ses ressources qui s’épuisent. Je tiens à remercier l’ensemble des intervenants, l’équipe enseignante et les parents d’élèves pour leur investissement. »
Dans une douce ambiance bleutée, jeunes chanteurs, jeunes acteurs et musiciens évoluent tour à tour dans cette thématique d’actualité où Aguador (l’aguador était celui qui apportait et vendait l’eau de village en village en Espagne) vante les mérites “d’une substance miraculeuse” contenue dans un flacon. Il jette alors une goutte d’eau de son flacon sur les musiciens qui se mettent à jouer et chanter comme par magie, et voilà les spectateurs plongés au coeur d’une histoire d’eau où même les larmes d’émotion que certains parents tentaient de retenir se sont naturellement invitées au spectacle.
La Halle a refermé ses portes le 24 juin, après dix-huit spectacles rassemblant des milliers de personnes sur scène et dans les gradins. Rendez-vous est d’ores et déjà pris pour 2014.