Foyer d’accueil

Delta Sud : une grande famille Loïc Taniou

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Lorsqu’un enfant rencontre dans sa vie de grandes difficultés familiales (décès d’un parent, maltraitance...), il est important qu’il puisse accéder à un hébergement proche de son quotidien pour y faire face. Le nouveau Foyer “Delta Sud” répond à cette préoccupation.

Le jeudi 10 mai, dans le quartier du Pesquier, a eu lieu l’inauguration de Delta Sud, un foyer pour des enfants âgés de 0 à 18 ans qui se retrouvent en situation d’urgence du fait de difficultés d’ordre familial. Celles-ci peuvent être l’hospitalisation, l’incarcération ou le décès d’un parent ou des parents, de la maltraitance physique ou psychique, des conflits conjugaux ou simplement une précarité matérielle de la famille qui rendent impossible le maintien temporaire de l’enfant dans sa famille.

« Il s’agit souvent d’enfants scolarisés souligne Richard Le Tellier, directeur de Delta Sud. Il est donc important qu’ils puissent trouver une possibilité d’accueil proche de leur lieu de vie pour continuer à aller à l’école, pratiquer leurs loisirs, rester proches de leurs amis. »

Le foyer accueille au quotidien une dizaine d’enfants en provenance de la circonscription pour une durée maximum de 6 mois. Au terme de cette période et suivant les situations, les enfants regagnent leur milieu familial ou sont orientés vers des familles d’accueil. « On essaye de retrouver l’esprit d’un cadre familial, explique Richard Le Tellier. Une équipe éducative complète s’occupe des enfants, 24 heures sur 24. On fait ce que font les parents au quotidien comme les courses, les repas, la toilette. On aide les enfants dans leur scolarité, on les accompagne dans leurs activités.  »

Une structure rare en région

C’est donc toute une vie, plutôt familiale, qui s’organise dans ce bâtiment d’une surface de 370 m2 et dans ses espaces où l’on retrouve une cuisine, sept chambres simples ou doubles, une salle à manger, des bureaux, des espaces de jeux et même un petit potager.

Si la ville a aidé en facilitant l’acquisition du terrain et dans l’aboutissement du dossier, c’est le Conseil général 13 qui finance totalement le fonctionnement de la structure, suivant ses compétences de protection de l’enfance. Il est à remarquer que ce genre de structure est très peu présent dans le département où il n’en existe que cinq. « Les gens sont émus lorsqu’ils voient à la télévision des reportages sur les enfants battus, mais cela reste très difficile de trouver une ville d’accueil, remarque Richard Le Tellier. Souvent les gens ont peur à cause de clichés ou d’une mauvaise information. Il faut beaucoup se battre.  »

Fidèle à sa politique de solidarité, la ville de Gardanne a su répondre présente comme elle l’a fait pour La Maison (soins palliatifs), le Domaine de l’Olivier (maison de retraite) ou la résidence sociale. Lors de son discours d’inauguration, c’est avec émotion que Richard Le Tellier a ainsi rendu hommage à la municipalité : « Il y a un an jour pour jour, nous posions la première pierre du foyer au terme d’une aventure difficile et mouvementée. Je tiens à souligner la réelle écoute, l’attention et le sérieux qu’elle nous a témoigné. Merci à nos voisins et à Gardanne de nous avoir fait une place auprès d’eux. »