Il y a trente ans lorsqu’un homme politique
déclarait qu’il fallait en finir
avec le tout voiture pour repenser une
politique des transports en commun
audacieuse, on le regardait comme un
hurluberlu. Lorsqu’il y a plus de 15
ans Roger Meï créait l’association RTR
13 pour faire ressortir le
dossier de modernisation
de la voie ferrée
Aix-Marseille via Gardanne,
on lui rétorquait
que le train c’était fini,
qu’il fallait au contraire augmenter
le nombre d’autoroutes et
de voies rapides, ce qui fut fait,
avec les conséquences que l’on
connait.
Petit à petit pourtant
chacun a du se rendre à l’évidence
nos villes étaient en train
d’étouffer. Entre temps le TGV
renouvelait profondément l’image
du rail, mettant Paris à trois
heures de Marseille, tandis
qu’Aix restait à... 45 minutes !
Les faits étant têtus,
il a fallu envisager
d’autres
solutions qu’un
flux continu de
voitures particulières.
Parcs
de rabattement,
services de bus,
tramway... les
alternatives sont
nombreuses et
bienvenues. Elles
buttent néanmoins sur un désengagement
financier de l’État qui après
n’avoir pas fait grand chose en la matière
se décharge sur les collectivités
locales.
Une vraie politique
régionale
des transports
Dès son élection au Conseil régional
le président Vauzelle a affirmé sa volonté,
en tant qu’autorité organisatrice
des transports (AOT) pour le ferroviaire,
de redonner sa place au rail. Parmi les
nombreux projets d’amélioration des
dessertes pour lesquelles le Conseil régional
s’est engagé, la ligne Aix-Marseille
figure en bonne place. Prévus au
contrat de Plan État Région, chacun
pensait les choses réglées, ce n’était
plus qu’une affaire de délai. Sauf que...
L’État, au mépris de sa parole, n’est
plus disposé à contribuer à la hauteur
prévue. Les travaux sont retardés à
nouveau tandis que leur coût estimé
ne cesse de croître. Il est pourtant évident
pour tous que cette ligne qui n’a
pratiquement pas été modernisée depuis
un siècle, doit être adaptée aux
nouveaux besoins. La SNCF scindée
en deux, il revient désormais à RFF
(Réseau Ferré de France) de réaliser
les travaux nécessaires. Les villes sont
appelées à cofinancer l’équipement.
Le 16 octobre le chantier a été enfin
lancé par RFF. Reste que le projet s’il
apportera d’indéniables améliorations
ne correspondra pas pleinement à ce
que devrait être un service de transport
moderne et performant, en terme de
fréquence comme de durée. Par ailleurs,
à plusieurs reprises, Roger Meï a fait
part de sa désapprobation sur la fermeture
complète de la ligne pendant
le chantier.
Des coopérations
indispensables
Quand on le compare à d’autres, notre
département accuse en matière de
transport en commun un retard considérable,
sans parler de la région parisienne,
la métropole lyonnaise ou lilloise
sont bien mieux dotées que l’aire métropolitaine
marseillaise. Ce manque
d’infrastructures pénalisant pour les
habitants est un frein objectif au développement
économique de ce secteur.
Les assises départementales des
transports qui se sont tenues au Conseil
général le15 septembre dernier, ont fait
le point de la situation et tracé de nouvelles
perspectives. Le département a
notamment à sa charge le transport des
élèves mais également l’ensemble des
lignes Cartreize. Les lignes d’autobus
ont progressé ces dernières années de
4% l’an pour atteindre 7,5 millions de
passagers en 2006. Lors des assises, le
président du Conseil général, Jean-
Noël Guérini, a annoncé des mesures
concrètes en matière de tarification (le
voyage à un euro le week-end pour les
moins de 26 ans par exemple) mais
aussi des augmentations de fréquence
sur certaines lignes, notamment de Vitrolles
et d’Aubagne. Sur notre secteur,
les choses sont plus compliquées,
la Communauté du Pays d’Aix (CPA)
ayant décidé de doubler en partie les
lignes du département, celui-ci s’est
vu contraint de réduire les fréquences
et les dessertes, entraînant du même
coup un moins bon service rendu à la
population. Ainsi en est-il pour Cabriès,
mais également sur notre commune
pour le lycée agricole.
Car nous touchons là à l’absurde du système : on a une superposition d’autorités organisatrices des transports, le syndicat intercommunal pour de qui concerne Gardanne (SITBM), la communauté d’agglomération d’Aix, le Conseil général qui conduit à de vraies aberrations. Ainsi en est-il des bus qui passent, mais qui ne peuvent s’arrêter en certains endroits parce que sur le territoire d’une autre AOT. La ville de Gardanne travaille en pleine adéquation avec le département (elle assure par exemple le transport des élèves dont la compétence revient au Conseil général) et est disponible pour bâtir avec toutes les communes voisines un schéma de développement dont l’ambition soit la réponse aux besoins des populations. C’est pourquoi elle s’inscrit dans la démarche initiée par le Conseil général de création de nouvelles coopérations sur les pôles d’échanges, la billettique, la tarification et l’information aux usagers.