Jeunesse

De l’Étoile à la maternelle Bruno Colombari

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Proposer une journée d’animation et de jeux en anglais auprès des enfants de 3-6 ans à Gardanne, puis faire la même chose en Angleterre et en français : une vingtaine d’élèves du lycée professionnel de l’Étoile ont mené à bien un projet original l’hiver dernier.

Le 6 décembre 2007, dans les locaux de la maternelle des Aires, il y a comme une ambiance anglaise : on y apprend à fabriquer des christmas cards (cartes de Noël), on y chante If you are happy, clap your hands (s’il y a d’la joie dans ton coeur, tape des mains), on fait un atelier cooking (cuisine) avec des nuts and chocolate (noisettes et chocolat) et on nomme les colours and numbers (couleurs et nombres). Une vingtaine d’élèves de terminale CAP petite-enfance et carrière sanitaire et sociale du lycée professionnel de l’Étoile jouent les animatrices d’un jour, en lien avec leur formation.

Cette initiative originale est partie de plusieurs enseignants du LP, comme Nathalie Henrot, professeur d’anglais, Carine Chiarazzo (STMS), Myriam Natti (maths), Marie- Odile Rua (CSS) et Alain Dejean (français). « C’est un projet pédagogique qu’on a mis en place à la rentrée. On a contacté la directrice de la maternelle des Aires, madame Derderian, qui nous a donné son accord. »

Élodie, élève en terminale CAP petite enfance, souligne  : « on a beaucoup appris sur les techniques et les matières de la petiteenfance et on les a utilisées à la maternelle.  » Pauline, elle, se souvient « on a préparé les animations au lycée dans la semaine précédente. On s’est adaptées, on n’avait pas rencontré les enseignants de maternelle. Certains ateliers étaient plus difficiles, comme le parcours psychomoteur, mais les enfants ont bien participé. »

Match retour dans le Kent

La deuxième partie du projet a pris la forme d’un voyage en Angleterre d’une semaine en janvier, avec visite à Londres et accueil dans un lycée professionnel du Kent, à Maidstone, où sont enseignés les métiers de la petite-enfance. Là, le groupe s’est scindé en deux pour intervenir dans des maternelles voisines.

« Le système anglais est différent, explique Nathalie Henrot. Il y a plusieurs types de structures d’accueil de la petite enfance, des jardins d’enfants qui ressemblent plutôt à des crèches et des maternelles qui fonctionnent sur un mode de garderie. On trouve des enseignants dans les crèches et des maternelles sans enseignant. Et des entreprises financent les maternelles et les lycées professionnels. »

Élodie, élève de CAP, reconnaît que « c’était plus difficile là-bas, les enfants étaient plus petits que ceux des Aires. On est intervenu dans un gymnase. C’est une expérience qui peut nous aider si on cherche du travail là-bas. » En effet, l’embauche y est plus facile, ce qui s’explique par le fait que les élèves français ont un niveau de formation supérieur à leurs homologues anglais qui entrent au lycée professionnel à onze ans et se spécialisent à 14.

Les élèves ayant participé à l’opération recevront une attestation de la pratique de l’anglais en milieu professionnel, avec l’accord de l’académie. « Le projet a permis un gros travail de remotivation en anglais, avec une autre approche de la langue, conclut Nathalie Henrot. Et le voyage en Angleterre a cassé une barrière, c’était important pour elles. »