Créée en octobre 1988 par un groupe de jeunes Gardannais qui avaient besoin d’un lieu de vie, l’association Contacts obtient de la municipalité la mise à disposition d’un local situé dans la vieilleville. Elle y exerce des missions d’éducation populaire qui s’élargissent au fil des années. « L’association a commencé par développer des activités de loisirs, explique Mustapha Mohammadi, bénévole de l’association, et par assurer des cours de soutien scolaire. Tout cela a permis de renforcer le lien social. »
Puis l’association s’adresse à de nouveaux publics comme les personnes plus âgées et les familles. « Il était devenu important, poursuit Mustapha, de répondre à de nouvelles demandes et problématiques comme celles liées aux démarches administratives, au logement, à la santé, à l’emploi et à la formation. »
Aujourd’hui, l’association vient d’intégrer de nouveaux locaux au Faubourg de Gueydan. Elle possède désormais des salles particulières pour ses cours d’alphabétisation, ses cours d’arabe et autres langues, le soutien scolaire ainsi qu’un espace de lecture et une salle commune qui permet de prendre un café, un goûter, regarder la télévision ou encore jouer aux cartes. « Les espaces sont mieux répartis, souligne Mustapha, et nous pouvons assurer un meilleur accueil et une plus grande confidentialité, notamment pour l’accompagnement des personnes. »
Il rappelle le rôle important du bénévolat assuré par des personnes comme Tayeb, Raymond, Ali, Kamel, Tahar sans oublier celui des trois salariés, un pris en charge par l’association, Smaïl, pour l’animation générale de l’association et deux à temps partiel financés par l’État, Farid Boukraba pour le soutien scolaire et Samia Kaddouri pour l’accueil et la gestion du point d’appui.
Cette jeune gardannaise intervient depuis décembre pour favoriser l’intégration des populations issues de l’immigration, « de toutes les immigrations, tient à rappeler Mustapha. C’est un dispositif d’accueil, d’information et de ressources pour aider les personnes dans leurs démarches administratives et surtout leur offrir un accès aux droits et à une vraie citoyenneté. »
C’est aussi pour cela qu’un volet important de la vie associative de Contacts est consacré à la culture avec des ateliers d’expressions artistiques, des sorties (Médiathèque, 3 Casino...) et des initiatives culturelles comme la venue de conteurs, de romanciers ou plus récemment de femmes sahraouies. Elles ont ainsi témoigné de leur histoire difficile car leur territoire, le Sahara occidental, est enclavé entre des murs construits par les Marocains et en proie à des conflits où les Sahraouis luttent pour leur indépendance.
« Notre travail est toujours orienté vers des valeurs de solidarité et de paix, poursuit Mustapha. Nous essayons de favoriser les échanges entre les populations d’origine maghrébine et les autres populations. »