Mi-décembre 2017, le Président Macron a confirmé sa volonté de fermer les quatre centrales
à charbon encore en activité en France, dont celle de de Gardanne appartenant au groupe
allemand UNIPER, désormais Gazel Energie depuis le rachat de l’ensemble des actifs par le
groupe tchèque EPH en juillet 2019.
A Gardanne, la Centrale thermique comporte une tranche Biomasse de 150 MW (ancienne
tranche Charbon reconvertie en 2013 par EON France (UNIPER)) et une tranche Charbon
de 600 MW qui fonctionnait habituellement en pointe (soit environ 2 500 h/an) sur appel et
en fonction des besoins du réseau RTE.
L’arrêt de cette tranche impacte 90 emplois directs sous statut « Industrie Electrique et
Gazière » avec 300 emplois indirects également menacés.
De plus, la société SEAInvest qui opère le terminal minéralier de Fos sur Mer, va perdre 1/3
de son activité avec l’arrêt du charbon aujourd’hui importé via le port.
Après deux ans de discussions avec l’Etat, la mise en place de comités de pilotage et de
groupes de travail dédiés à l’emploi et la formation, l’impact sur les activités portuaires,
l’accessibilité du site et enfin, l’identification de projets industriels, les élus n’étaient pas
satisfaits quant aux garanties apportées à l’Etat pour les salariés et le financement des projets.
A la suite d’un long travail de négociation au niveau national avec les organisations
syndicales et les fédérations professionnelles, ce n’est que fin 2019 que l’Etat a précisé ses
engagements sur le plan financier et social.
La commune a donc signé le 30 janvier 2020 en présence d’Emmanuelle Wargon, Secrétaire
d’Etat auprès de la Ministre de la transition écologique et solidaire, une déclaration
d’intention relative au Projet de Territoire Gardanne/Meyreuil, avec l’Etat, le CD 13, la
Métropole, l’ADEME, la CDC, la CCIMP et Gazel Energie, le GPMM et la commune de
Meyreuil, la Région s’étant quant à elle engagée à intervenir en co-financement des projets
retenus dans le futur Pacte de Territoire.
Ce Pacte a notamment vocation à identifier les projets contribuant à la reconversion de la
Centrale et à mobiliser les financements pouvant accompagner leur réalisation, en particulier
le fonds Charbon (crédits de l’Etat - dotation de 10 M€ pour Gardanne/Meyreuil).
L’élaboration du Pacte de Territoire a donné lieu à un copilotage entre l’Etat, la Région et la
Métropole, de deux groupes de travail, associant l’ensemble des parties-prenantes, sur les 4
grandes thématiques retenues : énergie / mobilité décarbonée (pilotage Etat /Métropole) et
bois / économie circulaire (pilotage Etat / Région).
En synergies industrielles avec Provence 4 (tranche Biomasse de la centrale thermique) ou
implantés dans le bassin Gardanne/Meyreuil, les principaux projets qui ont retenu l’attention
dans le Pacte sont listés ci-dessous :
Energie :
Hybiol (production de e-méthanol avec électrolyse de l’eau et récupération du CO2
des fumées industrielles – 30 emplois potentiels) ;
Canthep (réseau pour alimenter le réseau de chaleur d’Aix à partir des fumées
industrielles de la tranche Biomasse – 5 emplois), déploiement de toitures PV sur les
bâtiments publics des communes de Gardanne et Meyreuil.
Mobilité décarbonée : H2 Gardanne (station d’avitaillement en H2 vert produit in
situ – 4 emplois) ; réalisation de pistes cyclables sur le bassin Gardanne/Meyreuil, train à
batteries entre Aix et Marseille (Région), lancement fin 2020 d’une étude préliminaire pour
l’aménagement des installations ferroviaires en gare de Gardanne et la modernisation de
l’installation terminale embranchée de Gazel Energie sous maîtrise d’ouvrage SNCF Réseau
(estimée à 100 k€ HT).
Bois : Scierie SOFEB (18 emplois), Pôle d’activités dédié à la filière bois – fort
potentiel d’accueil d’activités et donc d’emplois en aval de la filière, en lien avec
l’implantation de la future scierie. Intérêt de proximité des deux sites. Nouvelles formations
« métiers du bois » en lien avec Lycée agricole de Valabre. Fin 2020, une étude sera lancée,
pilotée par l’interprofession Fibois Sud, d’un montant estimatif de 150 k€, pour préciser les
potentialités d’implantation d’un véritable pôle forêt-bois centré sur la valorisation des
essences locales, la première transformation des bois, l’installation d’activités en lien avec
la construction bois et l’implantation de centres de formation professionnelle autour des
métiers du bois mais aussi de recherche et d’innovation autour du bois.
Economie circulaire : Le potentiel est large et plusieurs pistes déjà identifiées : Centre
de caractérisation pour la valorisation de la Bauxaline, produit résiduel de l’activité de
l’entreprise Alteo (100 emplois potentiels à terme), CarbonBlue (opération privée portée par
MP Industrie pour la création d’un pôle dédié au recyclage du plastique et à sa transformation
en produits finis – 18 emplois à terme), mais aussi développement d’une filière de recyclage
des déchets du BTP (14 emplois) ou encore implantation d’une ressourcerie nouvelle
génération (30 emplois).
De plus, le Pacte prévoit le lancement d’une réflexion à l’échelle du bassin sur la question
foncière et plus spécifiquement, l’aménagement des espaces à vocation économique.
Le volet bois du Pacte accompagne également plusieurs initiatives portées par la Métropole :
étude sur les gisements afin de connaître précisément la ressource bois exploitable
(quantité, qualité, localisation) et définir des schémas de dessertes ;
élaboration d’une Charte Forestière de Territoire. Les actions pluriannuelles menées
dans le cadre de cette Charte seront en lien étroit avec le projet de pôle bois sur le site de
Gardanne-Meyreuil ;
identification du patrimoine immobilier public (métropolitain, communal, etc.) pour
inciter les maîtres d’ouvrage publics à s’inscrire dans la transition énergétique en
construisant et rénovant avec du bois d’oeuvre local.
Enfin, les usages traditionnels du bois sont bien connus (bois d’oeuvre, bois industrie, bois
énergie) mais ce dernier renferme un quatrième usage aux potentiels peu exploités en
Provence-Alpes-Côte d’Azur : sa transformation en nouvelles molécules chimiques.
La chimie du bois présente une double opportunité : elle complète la filière bois par
l’optimisation de la ressource et de ses résidus et elle représente une vraie alternative aux
produits issus de la pétrochimie.
Le Pacte soutient donc le partenariat entre Fibois et Novachim pour construire un écosystème
dans ce domaine.
Le Pacte précise également la gouvernance et la concertation mises en place pour le suivi de
la phase opérationnelle après sa signature, avec le maintien des comités de pilotage restreint
et élargi, un comité opérationnel et un comité des financeurs qui mobiliseront les Groupes
de Travail au tant que de besoin. Il reste ouvert à l’intégration ultérieure de nouveaux projets
qui s’inscriraient dans l’ambition du Pacte et les filières visées.
Parallèlement, le Conseil des Ministres du 29 juillet 2020 a adopté l’Ordonnance n° 2020-
921 portant diverses mesures d’accompagnement des salariés dans le cadre de la fermeture
des centrales à charbon qui vise à la fois les salariés des entreprises exploitant ces centrales,
mais aussi les personnels portuaires directement touchés par l’arrêt de cette activité et les
salariés des entreprises sous-traitantes. Elle prévoit un accompagnement renforcé qui leur
garantit leur revenu le temps nécessaire à leur transition professionnelle.
Salariés des entreprises énergétiques : les mesures prévues viennent en complément
des PSE de chaque entreprise concernée. Un décret à sortir va fixer les montants des
indemnités complémentaires (70 % sur les 6 premiers mois et 55 % au-delà) pour une durée
de 12 mois en principe ou 18 mois pour salariés proches de la retraite. Pendant le congé de
reclassement, les salariés continueront à bénéficier des droits liés au statut IEG et de
formations de reconversion, qui pourront se dérouler durant le congé.
Salariés des entreprises portuaires et manutention : pas de PSE. Les dispositions ne
viennent pas en complément d’un PSE : elles sont donc financées entièrement par l’Etat. Un
congé spécifique sera de 24 mois, allongé à 36 mois pour ceux proches de la retraite avec
des mesures d’accompagnement (70 % de leur rémunération) et « portabilité » possible
auprès du nouvel employeur.
Salariés des sous-traitants directs de la Centrale : une cellule d’accompagnement va
être mise en place pour accompagner les salariés qui ne pourront pas être reclassés au sein de leur entreprise. Des formations de reclassement seront financées. Les entreprises seront
accompagnées vers d’autres donneurs d’ordre.
Le texte du Pacte ci-après annexé a été pré-validé le 11 septembre 2020 par le Comité de
pilotage restreint puis validé lors du Comité de pilotage élargi tenu le 05 octobre 2020.
Le conseil municipal est appelé à :
4. APPROUVER le Pacte pour la transition écologique et industrielle du territoire de
Gardanne-Meyreuil, ci-après annexé ;
5. AUTORISER Monsieur le Maire ou son représentant à signer le Pacte et tout document
y afférent.
M. le Maire précise qu’Emmanuel Macron a décidé de la fermeture des 4 dernières
centrales électriques fonctionnant au charbon de France, dont celle de Gardanne. Cette
décision entraine des impacts économiques et sociaux considérables. Lorsqu’ils ont été élus
en juillet dernier, dès la première semaine, ils ont été invités en préfecture afin de
participer à la rédaction du pacte territorial. La construction de ce projet de territoire
remonte au début de l’année 2019. Son processeur, Monsieur Roger Mei, y participant. Ce
pacte dessine les contours de l’activité économique de notre territoire en définissant les
nouvelles activités qui trouveront leur place sur le site de la centrale, propriété de Gazel
Energie.
Après avoir reçu les représentants du personnel, les dirigeants de l’entreprise et
les membres des associations de défense de l’environnement et des riverains de ce site, sa
première prise de position était de se positionner clairement pour la poursuite d’une
activité industrielle. C’est notre ADN, ici sur le bassin minier. L’industrie est notre passé,
notre présent et donc notre avenir. Les associations environnementales et les comités de
quartier ne partagent pas, bien entendu, et avis. M. le Maire dit avoir oeuvré pour qu’elles
soient considérées malgré leur opposition au pacte, pour que leurs voix soient entendues.
A sa demande, elles ont été reçues par le délégué interministériel, le sous-préfet, au cours
des réunions qui leurs étaient dédiées. L’Etat s’est engagé à tenir avec les riverains, et
défenseurs de l’environnement, de régulières réunions d’information et de concertation
durant toute la mise en place de ce pacte. Il a donc souvent échangé avec ces membres de
CIQ et ils lui ont demandé de ne pas signer ce pacte car ils auraient préféré un démantèlement complet du site avec l’installation de centres commerciaux, d’habitations,
d’activité hôtelière.
Ce n’est pas l’option qu’il retenue car elle condamne à la totalité des
emplois industriels et ne va pas dans le sens de l’identité industrielle du territoire. Lors de
l’écriture du pacte territorial, il a eu deux préoccupations : respecter les deux engagements
pris durant la campagne électorale ; le 1er rejoint un enjeu de protection de
l’environnement que jamais ne sera implanté un incinérateur sur la commune de
Gardanne. C’est écrit noir sur blanc, page 4 de ce pacte : "l’impact environnemental des
projets devra être limité, les partenaires s’accordent sur l’opportunité de l’installation sur
le territoire d’une unité de valorisation énergétique des déchets et plus largement toute
forme d’incinérateur non acceptable pour les élus locaux".
Le territoire gardannais
deviendra exemplaire sur les énergies renouvelables et l’économie circulaire ; un projet
industriel de production d’hydrogène vert et de i méthanol verra le jour, un pôle
d’excellence régional bois sera créé, le déploiement des mobilités douces sera accéléré et
de nombreuses autres projets seront mis à l’étude très prochainement, notamment ceux
portés par l’association des salariés de la centrale évoquée tout à l’heure.
Deuxième engagement : ne pas abandonner les salariés, oeuvrer pour eux. C’est bien ce que
M. le Maire a fait, dans la limite de ce que peut faire le maire de la commune face à une
décision de l’État et face à un entrepreneur privé Gazel Energie. Il dit avoir activé tous les
réseaux pour que les salariés soient entendus, considérés et respectés. Ainsi, les
représentants de la CGT de la CFDT ont été reçus par la région et le seront par le conseil de
territoire du Pays d’Aix ce vendredi en présence de Monsieur Pellenc, premier vice-président
du territoire en charge de l’économie, maire de Pertuis, et Sophie Joissains qui
représentera Maryse Joissains absente pour raison de santé.
M. le Maire dit avoir fait
pression à deux reprises sur Gazel Energie pour que leurs propositions dans le cadre du
plan de sauvegarde de l’emploi soient améliorées alors que leur première offre était tout
simplement inacceptable. Jeudi dernier, réunis par la préfecture il a demandé au PDG de
Gazel Energie, Jean-Michel Mazaleyrat, de prolonger la durée des négociations du PSE qui
doit s’achever le 23 décembre prochain sans que cela soit lié à la reprise de l’activité de la
centrale biomasse comme il l’avait proposé la veille aux syndicats. Ils avaient d’ailleurs
rejeté cette offre. A cette occasion il s’est engagé à améliorer son offre.
Suite aux
observations de la DIRECCTE. Dans un document la DIRECCTE, c’est-à-dire la direction
régionale des entreprises de la concurrence de la convention du travail de l’emploi,
organisme d’Etat, a invité Gazel Energie à revoir la quasi-totalité de ses propositions faites
aux salariés car jugées insuffisantes. Devant les services de la préfecture, au cours de cette
réunion, M. le Maire dit avoir fait part de son inquiétude face à cette situation de blocage
des négociations qui ne ferait que des perdants et aucun gagnant.
Ce jour, l’intersyndicale
des salariés de la centrale a écrit à Madame Pompili, la ministre de la transition
énergétique, afin que le gouvernement favorise un véritable dialogue social qui n’existe pas
aujourd’hui, et prolonge la durée de négociation au-delà du 23 décembre. M. le Maire se
joint à cette demande parce que tout doit être fait pour éviter le point de non-retour et
l’État lui paraît être le lien idéal pour permettre de réaliser une avancée.
Bien entendu, il portera son engagement aux côtés des travailleurs de la centrale comme il
l’a fait depuis son élection. Il a trop vécu en 2003 le drame humain qu’a représenté la
fermeture de la mine pour baisser les bras aujourd’hui. Il dit avoir avec lui certains de ceux
qui en ont été les victimes, tels que Michel Marastoni et Gérard Giordano. Il ne se
pardonnerait jamais d’abandonner les travailleurs de la centrale. C’est pourquoi, une fois achevées les études de faisabilité portées par l’association des travailleurs, il demandera à
ce qu’elles soient intégrées au pacte territorial. Ce document n’a pas retenu la proposition
de la CGT sur le captage du CO2 mais il en demeure ouvert, notamment aux études sur
l’unité de gazéification méthane et hydrogène portée par l’association des travailleurs de
la centrale. Page 8 du pacte, il est écrit "le présent Pacte comporte également une série
d’études générales ou d’ingénierie afin de donner corps aux filières et aux projets". La liste
de ceux-ci n’est pas aujourd’hui fermée.
Voter tout à l’heure pour la subvention accordée aux études des salariés de la centrale est
contre ce pacte territorial serait une hérésie, une erreur, un manque de logique, puisque
ces études vont être intégrées dans le pacte pour qu’elles puissent espérer naître un jour.
Le pacte territorial doit avancer afin que les projets avancent, sortent de terre et créent les
emplois dont Gardanne et Biver ont tant besoin.
M. JORDA précise qu’il s’agit d’une observation d’hérétique puisque M. le Maire les qualifie
ainsi puisqu’ils vont voter contre le pacte ; Son groupe est favorable, comme M. le Maire, à
l’avenir industriel du territoire gardannais. Il rappelle qu’ils sont aussi des acteurs de terrain
dans ce domaine là. Ils ne partagent pas non plus l’enthousiasme de la majorité pour ce
pacte.
Il a pour sa part participé bien avant le Maire à de nombreuses réunions sur ce pacte,
et en à peu près 2 ans de réunion, rien n’a avancé. Aussi, son groupe se déclare contre la
signature de ce pacte en l’état, pour plusieurs raisons. Et ce n’est pas un caprice
d’hérétique. Ils ont des réticences en ce qui concerne un des signataires, à savoir le
nouveau propriétaire, Gazel Energie, du groupe EPH. Il invite le Maire à fouiller un petit peu
du côté d’EPH pour voir quel personnage se cache derrière.
La seule action concrète à ce
jour de Gazel Energie a été d’anticiper même si vous avez obtenu un prolongement des
discussions la fermeture du groupe charbon et d’accélérer ainsi le PSE, à savoir 70 % des
effectifs supprimés, soit 118 licenciés directs, sans compter bien sûr, malheureusement, les
indirects. Le projet de territoire en l’état apporterait environ 115 emplois et surtout, sans
les salariés la centrale, ils ne seront plus là.
Toujours en ce qui concerne Gazel Energie, à ce
jour, son projet industriel, longtemps caché, se résume à un 4 pages en A5. Pour une
entreprise qui prétend avoir comme projet industriel quelque chose sérieux, cela lui paraît
très peu sérieux. Il a donc beaucoup de doutes sur le sérieux de ce projet industriel. A
Gardanne, qu’il s’agisse de Pechiney ou de la Centrale, les espoirs oint été déçus par de
nouveaux "sauveurs". Gazel Energie en serait un.
M. Jorda attire aussi l’attention de l’assemblée sur le fait que l’État exige la signature du
pacte pour débloquer les 10 million d’euros promis comme une première annonce. Mais
on a malheureusement l’expérience en tant que collectivité territoriale des promesses de
l’État. On a vu avec la crise que l’Etat décide et les autres doivent assumer ses décisions.
Par ailleurs, dans le pacte sont écartées les fameuses propositions citées par le Maire, les
propositions des salariés construites avec un bureau d’études, propositions qui figurent
dans un document de 16 pages format A4. M. Jorda dit les avoir apportées, bien que
conscient de beaucoup disposent de ce document. Il ne peut que constater la différence
entre les documents, qui ne tient bien évidemment pas qu’au nombre de pages, mais
surtout au contenu. Ces mêmes salariés, en lutte depuis 2 ans, ont créé l’association
évoquée, "les travail de la centrale", afin de financer l’étude de faisabilité de leurs projets,
lesquels sont chiffrés, créateurs d’emplois et qui auraient un réel impact environnemental
sur le département. C’est d’ailleurs avec satisfaction que son groupe a voté la subvention
que la ville va leur accorder.
Selon M. Jorda, un autre élément de réflexion porte sur le projet de territoire, tel qu’il est
présenté, mise sur le fait que Gazel Energie s’appuie sur le fonctionnement du groupe
biomasse en filière bois, scierie, circuit chaleur. Or, il est notoire aujourd’hui que cette
tranche 4 ne fonctionne pas, pas parce que les salariés sont en lutte, mais tout simplement
parce qu’il y a eu des malfaçons. Aujourd’hui, aucun essai concluant n’a donc plus être
effectué. On mise donc sur un outil qui ne fonctionne pas. Cela compromet donc
naturellement l’avenir de tout le site.
Pour terminer, ainsi que l’a fait M. le Maire, il va citer
également une page qui constitue selon lui un collier de perles. Dans le texte de ce fameux
pacte de territoire, on trouve en page 14 plusieurs paragraphes sous le titre "valoriser la
bauoxialine d’Altéo", ce qui selon lui vaut "son pesant d’alumine". Si la situation n’était pas
lourde de conséquences, cela serait risible. Il est loisible entre autre de lire dans le pacte
que "l’objectif de tous les acteurs du territoire est de trouver une alternative au stockage
des résidus sur site de Mange Garri, que la préfecture a mandaté la chambre commerce et
d’industrie pour engager un projet novateur d’économie circulaire", et, dernière citation,
"la création d’une plate-forme pilote de valorisation de boxaline est proposée".
Malheureusement, il rappelle à Monsieur le Maire, qu’il estime bien placé pour le savoir,
l’acquéreur potentiel d’Altéo, à savoir UMS, écarte toute action dans ce sens puisqu’il ne
veut plus entendre parler du procédé Bayer ici à Gardanne. Il a trouvé l’alternative, il tourne
la page de la pollution à Gardanne, mais en a certainement une nouvelle en Guinée.
Pour finir sur Alteo, le pacte de territoire prétend y générer une centaine d’emplois. Or, la
solution que l’Etat a envisagé aujourd’hui en supprime à terme des centaines. Il se demande
alors comment envisager de signer le pacte qui écarte toute alternative proposée par les
salariés de la centrale et leur association, même si le Maire dit qu’il va insister là-dessus. Il
se demande comment faire confiance à Gazel Energie et à son projet plus que léger,
comment signer un pacte totalement décalé aujourd’hui avec l’actualité en ce qui
concernAltéo puisque le pacte disait qu’on allait recycler la bauxite, comment croire à la
sincérité de l’État dans son plan de relance industrielle quand celui-ci ne tient pas ses
engagements de compensation des pertes fiscales vis-à-vis des communes qu’il laisse
souvent seules en première ligne dans la crise sanitaire actuellement vécue.
Il confirme donc que son groupe est constitué d’hérétiques qui s’opposent à la signature
du pacte tout en soutenant la lutte des salariés de la centrale, et ils exigent, à l’instar de la
majorité, de véritables négociations avec l’ensemble des partenaires. Ils voteront donc
contre ce pacte.
M. MARASTONI rappelle à M. JORDA que la majorité ne peut être satisfaite de signer ce
pacte.
M. JORDA rétorque ne pas avoir dit cela, mais juste que son groupe était contre.
M. MARASTONI rappelle que M. JORDA a dit que la majorité était enthousiaste, ce qui n’est
pas vrai. Avec M. GIORDANO, il a vécu la fermeture de la mine, et cela a fait du mal à tout
le monde. Par conséquent, ils comprennent ces personnes, qui sont leurs voisins, ils les
connaissent. Il argue que Monsieur le maire et son conseil ne sont pas des "béni oui oui",
ils sont vigilants et essaient de faire avancer les choses. Il est certain que l’Etat doit prendre
ses responsabilités, et la majorité sera là, avec monsieur le maire, pour le pour lui rappeler.
Il suppose que M. JORDA sait comme lui que ce n’est pas toujours évident.
M. le Maire souhaite préciser que signer le pacte ne veut pas dire être contre les
propositions de la CGT. Dans ces propositions, il y a la captation du CO2 et effectivement
cela est la continuité du charbon. Le reste des propositions sont cohérentes et
effectivement en signant ce pacte, en récupérant notamment les 10 million d’euros du fond
charbon, il sera possible de financer ces études, entre autres. Ne pas signer ce pacte veut
dire que, quelque part, à un moment donné, on va se retrouver tous perdants. Il se
demande ce qui pourrait se passer après. Il ne signe pas ce pacte de gaieté de coeur, il n’est
pas du côté de Gazel Energie. Il les a rencontrés jeudi dernier, les a mis en demeure de
réviser leur PSE parce qu’il était complètement intolérable d’accepter un PSE comme ça.
Force est de constater qu’aujourd’hui on vit dans l’angoisse de ce qui va se passer. Il
considère qu’il faut impérativement signer ce pacte et après, il ne laissera pas Gazel Energie
faire n’importe quoi. Aujourd’hui, ne pas signer ce document c’est les laisser faire ce qu’ils
veulent, et peut-être les laisser libres de fermer la centrale, et cela est hors de question.
M. JORDA précise ne jamais avoir dit que le Maire était contre les travailleurs de la
Centrale. Mais a pointé des élémets tels que la page 14 qui le frappe.
M. le Maire rétorque que tout le frappe, et particulièrement la situation des employés
d’Altéo et de la Centrale. Il précise que pour Alteo, le procédé Bayer va être encore utilisé
entre 12 et 14 mois. Egalement qu’il n’y avait plus qu’un repreneur, mais qu’il ne le laisser
pas faire n’importe quoi. En outre, on va se battre avec les outils dont on dispose, et UMS
est là. Il se battra donc avec UMS.
Mme MUSSO précise que son groupe votera pour la signature de ce pacte qui démontre
l’envie de l’État ainsi que des collectivités territoriales à diminuer l’impact des
répercussions économiques et sociales de la fermeture de la centrale, ainsi que la
répercussion sur les entreprises qui elle aussi vont fermer par force majeure, et la
promotion de nouvelles dynamiques économiques, sociales, et écologique sur le territoire.
Elle entend faire état d’un petit passage en page 5 qui parle du centre de culture
scientifique et économique, donc du puits de sciences. Elle se dit très contente de voir qu’il
est noté dans ce pacte et en plus il est noté avec une mention importante, à savoir qu’il est
d’importance nationale. Elle espère par conséquent qu’il deviendra donc une importance
municipale, et précise que pour y avoir travaillé, ce projet lui est cher et elle espère que M.
le Maire le portera jusqu’à son ouverture.
M. PRIOURET observe que le conseil est aujourd’hui appelé à valider le pacte territorial, et
il est évident que Gardanne doit y participer et y défendre ses intérêts. Il sait que M. le
Maire a pris le train en marche de ce projet et qui seul en assumera les conséquences et
les critiques.
Cependant, tous ici, en dépit des chemins différents, veulent un nouvel avenir
pour la ville. Le territoire subit de plein fouet les décisions financières des actionnaires et
celles du gouvernement. Avec les difficultés rencontrées par Altéo et la fermeture des
centrales à charbon, 2021 va être pour la ville le spectacle de nombreuses difficultés :
augmentation du chômage, augmentation de la précarité que de plus la covid a accentué.
Cependant leur rôle est de construire l’avenir pour les générations futures, un nouveau
tournant pour la ville s’enclenche avec ce pacte. Aussi, il convient d’être vigilant, sachant
les critiques dont fait l’objet de Gardanne concernant ses usines. Aujourd’hui est offerte la
possibilité de choisir de construire le futur.
M. PRIOURET demande donc à Monsieur le
Maire, au nom des habitants de cette ville dont il fait partie, de veiller à défendre l’emploi
des Gardannais. Il dit être un élu local, jeune comme lui dans ce domaine, mais qui veut protéger le bien-être de ses administrés. Il rappelle avoir été élu pour cela. Il importe aussi
de veiller à défendre paysage de cette ville. Il dit vouloir des projets qui s’intègrent dans
l’environnement local.
Il rappelle avoir souvent dit que la protection de l’environnement,
l’écologie, n’est pas l’affaire d’un parti mais de tous. Nos décisions construiront le futur des
prochaines générations. Il considère que connaissant les conséquences, ils se doivent de
les prévenir. En d’autres termes, et là il rejoint différentes associations qu’il sait parfois
alarmistes, mais qui s’appuient souvent sur un épais manteau de vérité, il demande à
Monsieur le Maire de soutenir des projets propres, les administrés n’en peuvent plus de
supporter les fumées, les rejets, les non-dit pourtant connus de tous.
Ce pacte territorial
est l’unique moyen de veiller à ce que la ville va devenir. La mention du refus de l’aspirateur
est une première étape. Il entend enfin terminer en faisant une dernière requête, une
communication plus rapide des dossiers pour ne pas avoir juste un long weekend pour se
faire une idée de l’avenir de la ville.
Monsieur PORCEDO rappelle, comme l’a dit Madame MUSSO, que son groupe va, après en
avoir discuté, voter cette délibération concernant le pacte territorial. Mais ils la votent avec
une vigilance qui sera très exigeante, avec une vigilance non pas forcément dirigée vers M.
le Maire, mais vers les conséquences qui seront celles de ce pacte et envers les modalités
selon lesquelles il va se mettre en oeuvre, avec deux préoccupations.
La première
préoccupation qui qui va au-delà de la préservation de l’emploi, ce n’est pas la préservation
de l’emploi qui doit nous guider, en tout cas qui doit guider les réflexions sur l’avenir de la
ville. Préserver l’emploi c’est rester assiégé dans sa citadelle et regarder ce qui se passe
autour, c’est développer l’emploi. Il se demande quels sont aujourd’hui les gisements
d’emploi qui permettront des débouchés pour les enfants du bassin d’emploi de Gardanne,
de Biver et des communes alentour. Ce sont donc les solutions économiques,
techniquement fiables, dont l’impact environnemental est limité voir pratiquement nul, qui
protège à la fois les salariés mais qui protège aussi les riverains.
C’est vers ce type
d’économie, vers ces industries qu’un avenir économique de la ville peut se construire. Et
pour construire cet avenir économique, nous avons déjà une expérience puisque cette
transition énergétique dont on parle depuis longtemps est engagée depuis plusieurs
années, et le puits Yvon Morandat, les travaux qui sont effectués par la SEMAG depuis des
années, la volonté de s’engager dans le label Cit’ergie, le développement des énergies
comme la géothermie et le travail sur les réseaux de chaleur, ce travail-là a déjà été entamé.
Il s’agit donc aujourd’hui, au travers de l’exigence dans la mise en oeuvre du pacte
territorial, de le poursuivre et de l’amplifier. C’est donc cette tâche qui revient à M. le Maire
pour les 5 ans qui viennent. Sur ce pacte, il constate que l’on a coutume de dire qu’il faut
s’intéresser effectivement à l’industrie, aux aspects économiques, mais il pense qu’il faut
s’intéresser tout simplement aux habitants, aux humains qui travaillent et vivent à côté de
ces équipements économiques. C’est la raison pour laquelle, après en avoir discuté, son
groupe votera le pacte ; ils ont la volonté d’être vigilants sur les projets lesquels doivent
servir la ville, s’appuyer sur ses richesses, sur ses établissements d’enseignement, sur ses
établissements d’enseignement supérieur, sur les savoir-faire. Mais ils doivent surtout être
économiquement viables, pérennes et techniquement faisables, ce qui n’est pas le cas
aujourd’hui de la centrale biomasse.
Il se demande si s’arc-bouter sur un équipement de
cette importance là, qui n’a pas fait la démonstration de sa faisabilité technique et encore
moins de sa faisabilité économique, si là est la solution ou d’autres solutions plus diffuses
d’utilisation du bois peuvent être envisagées, et il pense notamment en partenariat avec le lycée agricole de Valabre et d’autres lycées dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, d’un
vrai développement d’une filière sylvicole à la fois protectrice de la ressource en bois
méditerranéenne et en même temps créatrice de débouchés qui peuvent avoir un intérêt
économique. Leur vigilance sera là, elle sera sur les impacts environnementaux, sur les
impacts humains et elle sera aussi bien évidemment sur le fait que les salariés de la de la
centrale de Gardanne doivent pouvoir avoir un accompagnement à la hauteur de
l’investissement qui a été le leur dans cet équipement. Il pense que c’est à cela qu’il faut
veiller et ce sur quoi ils seront vigilants sur ce pacte.
Les débats étant clos, M. le Maire soumet le point au vote.