Troisième âge

Combattre l'isolement des seniors Stéphane Conty

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Si de fortes chaleurs peuvent favoriser le décès de personnes âgées, il ne s’agit toutefois que d’un épiphénomène qui ne doit pas occulter un problème plus profond, celui de la perte d’autonomie et de la solitude. C’est fort de cette constatation que le CCAS s’efforce d’intervenir régulièrement auprès d’elles.

Il est 9 heures, Georges Pazzaglini, adjoint à l’action sociale et Georges Félouzis, directeur du Centre Communal d’Action Sociale se préparent pour leurs visites matinales de l’été. Georges Félouzis explique que « le CCAS a identifié 25 personnes âgées dont il est possible qu’elles soient dans une situation d’isolement assez prononcée. Nous proposons à ces personnes de les rencontrer afin de leur soumettre un questionnaire et de discuter avec elles pour évaluer leur situation. Nous posons des questions sur des aspects très variés, comme un éventuel suivi médical ou l’équipement de la maison. »
Car comme le commente Georges Pazzaglini, « la question de la baignoire peut paraître incongrue mais il faut savoir qu’en France un tiers des personnes de plus de 65 ans chutent au moins une fois par an. Ces chutes représentent 10 % des admissions aux urgences et 6% des hospitalisations de personnes âgées. Après une chute aux conséquences graves, ces personnes ont souvent peur de sortir et se replient sur elles mêmes, ne voyant plus personne. C’est comme ça que débute souvent la perte d’autonomie. C’est aussi pour cela que nous nous employons à leur proposer de nombreuses activités et sorties, afin qu’elles conservent leur autonomie et une vie sociale. »

La télé-assistance en secours

Nous arrivons chez le premier interlocuteur de la matinée, un monsieur de 78 ans qui nous attend paisiblement assis dans son jardin, appuyé sur sa canne. L’accueil est chaleureux, et très vite le dialogue s’instaure. Il nous explique ensuite qu’il habite Gardanne depuis 30 ans et que son épouse est décédée en 1988. Il a 4 enfants dont un fils qui habite Aix et avec qui il va faire ses courses une fois par semaine.
-  « Depuis quelques temps je ne conduis plus, et à vrai dire, je ne sors pas souvent. Mais j’ai des voisins formidables sur qui je sais pouvoir compter. En plus j’ai du diabète, donc j’ai une infirmière qui vient une fois par jour me faire la piqûre. » Questionné sur ses activités, il dit passer beaucoup de temps devant la télé, et aussi faire un peu de bricolage.
Au fil de la conversation Georges Félouzis lui explique qu’actuellement on propose souvent à des personnes âgées d’héberger un étudiant, ce qui fait une présence quotidienne et rassurante dans la maison. Mais il décline l’offre, tout comme il refuse d’envisager de remplacer sa baignoire par une installation plus adaptée, et ce en dépit du fait que ce genre d’aménagement est subventionné. La télé-assistance l’intéresse par contre beaucoup plus.
Nous prenons ensuite congé car deux autres visites sont programmées dans la matinée. Mais le lien est noué avec ce monsieur, qui sera recontacté pour la télé-assistance et pour le colis de Noël. Ce travail de terrain mené par élus et employés du CCAS permet de rompre la solitude - et les risques - qui s’installent chez de nombreuses personnes âgées.