Il est 9 heures, Georges Pazzaglini, adjoint
à l’action sociale et Georges Félouzis,
directeur du Centre Communal
d’Action Sociale se préparent pour
leurs visites matinales de l’été. Georges
Félouzis explique que « le CCAS
a identifié 25 personnes âgées dont il
est possible qu’elles soient dans une
situation d’isolement assez prononcée.
Nous proposons à ces personnes de les
rencontrer afin de leur soumettre un
questionnaire et de discuter avec elles
pour évaluer leur situation. Nous posons
des questions sur des aspects très
variés, comme un éventuel suivi médical
ou l’équipement de la maison. »
Car comme le commente Georges Pazzaglini,
« la question de la baignoire
peut paraître incongrue mais il faut
savoir qu’en France un tiers des personnes
de plus de 65 ans chutent au
moins une fois par an. Ces chutes représentent
10 % des admissions aux
urgences et 6% des hospitalisations
de personnes âgées. Après une chute
aux conséquences graves, ces personnes
ont souvent peur de sortir et se replient
sur elles mêmes, ne voyant plus
personne. C’est comme ça que débute
souvent la perte d’autonomie. C’est
aussi pour cela que nous nous employons
à leur proposer de nombreuses
activités et sorties, afin qu’elles
conservent leur autonomie et une vie
sociale. »
La télé-assistance en secours
Nous arrivons chez le premier interlocuteur
de la matinée, un monsieur de
78 ans qui nous attend paisiblement
assis dans son jardin, appuyé sur sa
canne. L’accueil est chaleureux, et très
vite le dialogue s’instaure. Il nous explique
ensuite qu’il habite Gardanne
depuis 30 ans et que son épouse est décédée
en 1988. Il a 4 enfants dont un
fils qui habite Aix et avec qui il va faire
ses courses une fois par semaine.
« Depuis quelques temps je ne conduis
plus, et à vrai dire, je ne sors pas souvent.
Mais j’ai des voisins formidables
sur qui je sais pouvoir compter. En plus
j’ai du diabète, donc j’ai une infirmière
qui vient une fois par jour me faire la
piqûre. » Questionné sur ses activités,
il dit passer beaucoup de temps devant
la télé, et aussi faire un peu de bricolage.
Au fil de la conversation Georges
Félouzis lui explique qu’actuellement
on propose souvent à des personnes
âgées d’héberger un étudiant, ce qui
fait une présence quotidienne et rassurante
dans la maison. Mais il décline
l’offre, tout comme il refuse d’envisager
de remplacer sa baignoire par une installation
plus adaptée, et ce en dépit du
fait que ce genre d’aménagement est
subventionné. La télé-assistance l’intéresse
par contre beaucoup plus.
Nous prenons ensuite congé car deux
autres visites sont programmées dans
la matinée. Mais le lien est noué avec
ce monsieur, qui sera recontacté pour
la télé-assistance et pour le colis de
Noël. Ce travail de terrain mené par
élus et employés du CCAS permet de
rompre la solitude - et les risques - qui
s’installent chez de nombreuses personnes
âgées.