Environnement

Collines ou terrain de cross ? Carole Nerini

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Face à la recrudescence d’engins motorisés circulant sur les chemins, en colline ou s’exerçant sur des terrains aménagés improvisés, la municipalité et les services concernés, Etat, ONF, Houillères rappellent la réglementation et les peines encourues en cas de non respect de la loi.

Les loisirs de pleine nature connaissent un succès croissant, mais certaines activités entraînent inévitablement des excès. Les loisirs motorisés ont un impact fort sur les milieux naturels : bruit, dérangement de la faune, destruction de la flore et des espaces naturels.

Cette circulation des véhicules à moteur dans les espaces naturels est interdite par la loi. Des barrières en bois sont régulièrement posées par l’ONF (Office national des forêts), des panneaux rappelant cette interdiction sont visibles à de nombreux endroits, mais rien ne semble y faire.

Sur la commune, les sites de Valabre, des terrils de Collevieille et des Sauvaires, du chemin des crêtes de Cauvet sont particulièrement prisés. Les riverains sont fortement gênés par ces activités, le club hippique Sainte-Victoire est en conflit permanent avec les conducteurs de ces véhicules tout terrain, car après les motos de cross, ce sont les quads et les 4x4 qui ont fait leur apparition.

Czeslaw Nadolski, président de l’Office de Tourisme se désole devant l’état des sentiers pédestres de la commune. « Les promeneurs viennent se balader en famille le week-end, et il n’est plus possible de trouver la tranquillité, ils sont sans cesse dérangés et parfois de façon dangereuse par les engins motorisés. » Pour le lieutenant Autin, de la gendarmerie de Gardanne, « on est dans une culture où les gens sont persuadés d’être dans leur droit. Bien sûr, il existe des terrains homologués, mais cela implique une assurance, des frais supplémentaires obligatoires... »

En plus des nuisances que ces comportements impliquent, il faut savoir que la circulation sur les terrils peut s’avérer dangereuse. En effet, comme l’explique Gaël Aizier aux Houillères, « les terrils contiennent encore du charbon qui reste combustible. Même si nous les avons recouverts de végétaux, un simple appel d’air pourrait enflammer les lieux. »

La municipalité s’est engagée à rajouter des panneaux de danger et d’interdiction, une réflexion est également menée pour rendre certains lieux inaccessibles.

Ce que dit la loi

La loi 91-2 du 3 janvier 1991 (article L. 362-1) stipule que « la circulation des véhicules terrestres à moteur en-dehors des voies ouvertes à la circulation publique est interdite. Le hors-piste est donc strictement prohibé. » Une circulaire du 6 septembre dernier rappelle cette interdiction et note qu’outre « les dangers que cela peut représenter pour les randonneurs, les cavaliers et les autres usagers de la nature, ces véhicules à moteur peuvent porter gravement atteinte aux habitats naturels ainsi qu’à la faune et à la flore sauvages.  » Le non-respect de la loi est donc réprimé. Les officiers et agents de police judiciaire, les ingénieurs et agents assermentés en service à l’Office national des forêts, les ingénieurs, techniciens et agents chargés des forêts, les gardes-champêtres sont habilités à constater les infractions. Ces dernières sont toutes passibles d’une l’amende pouvant aller jusqu’à 1 500 euros. Elle peut être assortie d’une peine complémentaire comme l’immobilisation du véhicule. Enfin, le code pénal réprime le bruit (article R 623.2) et ce texte peut être invoqué pour sanctionner un comportement anormalement bruyant.