Ciel, leurs drones ! Energies 453 - 27 avril 2016 - Jeremy Noé

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La toute jeune start-up “Air space drones” développe des solutions pour sécuriser les drones, secteur en pleine expansion. Elle est installée sur le campus Georges-Charpak, décidément très dynamique concernant les entreprises qui nous font aimer les nouvelles technologies...

Que font une avocate d’affaires et un ingé- nieur aéronautique / pilote de ligne tous deux brillants et au sommet de leur carrière quand la vie les pousse à faire une pause, à s’occuper d’eux-mêmes ? Hé bien, ils continuent d’être brillants, et ne restent pas auto-centrés bien longtemps. Prenant acte du boum des drones de loisirs, le duo Françoise Derout et Alain Bascoulergue s’est lancé dans une nouvelle aventure : la création d’Air space drones, une start-up dédiée à la sécurité de ce type d’appareils, un secteur encore largement en friche.

Leur premier bébé, en cours de commercialisation, est une balise qui, montée sur un engin volant, permet de repérer sa position en temps réel, avec les coordonnées accessibles sur smartphone. Le deuxième est un outil anti-collision qui permettra à deux engins de s’éviter, avec un prototype attendu pour le mois de juin et une commercialisation prévue pour la fin de l’année. « C’est un tracker, comme vous mettriez sur votre voiture ou votre moto, mais qu’on a réussi à faire marcher en trois dimensions, et qui peut se monter sur n’importe quel drone. Aujourd’hui il n’y a rien qui existe à ce niveau là, les solutions pour avions ne peuvent pas être montées sur des drones. »

DE NOMBREUSES FÉES AU-DESSUS DU BERCEAU

Le tout alimente leur projet Flysafe, plate-forme numérique collaborative dédiée à la sécurisation des petits et moyens engins volants. Air space drones comprend l’expertise d’un doctorant, William Bitini (qui a produit l’algorithme anti-collision) et d’un partenaire en Espagne, Prisque Lamblé, qui développe les partenariats avec les aéroclubs. La jeune pousse siège au conseil du drone de la DGAC (Direction générale de l’aviation civile), interviendra à la commission drones de l’Assemblée nationale (à l’invitation du député François-Michel Lambert), et travaille avec Parrot (fabriquant de drones jouets français), IBM ou encore Sedona, un des leaders des applications smartphones et tablettes. Autant dire que la boîte a du potentiel.

Et après ? « On ne l’a pas pas fait pour l’argent, on a une situation confortable, balaye Alain Bascoulergue. En revanche, si on peut apporter de l’emploi dans la région, c’est pas plus mal. » Belles promesses, quand on sait que l’électronique se retrouve souvent délocalisée en Asie ? lui fait-on remarquer. Que nenni. « Ce ne sera pas un boîtier chinois. Il sera forcément assemblé, flashé ici, même si cela nous coûtera de l’argent. Vous savez, en aéronautique, on est habitué aux justes coûts. On ne va pas chercher à grapiller trois décimales après l’euro au détriment de l’emploi. »De bien belles ambitions au service d’un chouette projet que Gardanne n’est pas peu fière d’héberger et d’encourager. •