Mémoire

Centenaires et fières de l’être Energies 388 - Carole Nerini

Publié le

Les études montrent que l’on vit de plus en plus vieux, notre commune n’échappe pas à la règle et compte actuellement cinq centenaires. De son côté, le CCAS de la ville s’adapte à ce vieillissement de la population afin de favoriser au maximum le maintien à domicile.

Edmée Payan a cent trois ans. Originaire d’un petit village des Hautes-Alpes, elle a rejoint Gardanne en 1965, après quelques années passées à Marseille. Même s’il faut parler un peu fort, Edmée a toute sa tête et aime plus que tout qu’on lui rappelle les souvenirs de sa jeunesse. Chaque été, elle retourne bien volontiers au frais, retrouver son amie d’enfance, Madeleine Grimaud, 94 ans.

Bien entourée par sa famille (quatre enfants, cinq petits-enfants, dix arrières petits-enfants et deux arrières arrières petits-enfants), elle vit à la campagne, et s’étonne de jour en jour de voir toutes ces voitures qui passent devant son domicile. A son rythme, elle parvient encore à se déplacer seule, à concocter de bonnes confitures et ne laissera pas passer un jour sans lire, loupe en main, les nouvelles du jour. Céline, sa fille, et Francine sa belle-fille sont auprès d’elle, ce matin où nous lui avons rendu visite. « Nous ne la laissons jamais seule, soulignent-elles. Chaque jour, les aides-ménagères et les infirmières sont présentes. Elle est contente de voir du monde et leur aide nous soulage. »

De son côté, la municipalité, par l’intermédiaire de son CCAS travaille au quotidien sur deux axes ; favoriser les actions de prévention dans le cadre du programme Vieillir avec succès et apporter une aide afin de maintenir le plus longtemps possible les personnes à leur domicile. Pour Maryse Blangero, Adjointe à l’action sociale, et Georges Felouzis, directeur du CCAS, « au sein du Foyer, nous avons mis en place, grâce notamment à l’implication de notre personnel, 25 ateliers qui répondent à des objectifs que nous nous sommes fixés à savoir, prévenir le risque de chute, lutter contre la solitude et favoriser le lien social. Toute cette politique vise à retarder au maximum la perte d’autonomie. Lorsqu’elle est effective, un système de télé assistance, le portage de repas à domicile et les aides ménagères viennent en aide à ces personnes. »

Actuellement, ce sont près de 90 000 heures d’aides à domicile qui sont dispensées par le CCAS, l’Agafpa, l’Adar et quelques autres associations spécialisées. Comme Edmée, Lise Baude, Agnès Moustier cent quatre ans, et Marie-Thérèse Astier cent deux ans vivent encore chez elles. Marie-Louise Beraud, notre doyenne âgée de cent six ans vit à la maison de retraite du Domaine de l’Olivier, toujours coquette et en forme. Dernièrement, Maryse Blangero, Adjointe aux affaires sociales et Jeannot Menfi ont rendu visite à Lise.

Lorsqu’ils poussent la porte de la demeure, c’est avec un grand éclat de rire qu’elle les accueille. « Mais pourquoi y a-t- il tout ce monde ? » « Mais parce que ça nous fait plaisir de venir vous voir de temps en temps, et puis vous avez cent trois ans ! » lui répondent-ils. « Cent trois ans ! Mon dieu mais c’est pas possible, ils se sont trompés ! » réplique-t-elle entre deux fous rires. « Elle s’est arrêtée de compter depuis qu’elle a cent ans, » expliquent sa fille et sa petite-fille. Lise bénéficie également d’aides par la Ville et le Conseil général. « Pour les familles, ces aides sont précieuses, ça nous soulage, on peut prendre un peu de temps pour nous, c’est important. »