Classes découvertes

Cap aventures pour les écoles Loïc Taniou

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Chaque année, plus de deux cents enfants des écoles de Gardanne partent découvrir une région de France et participer à des activités pédagogiques grâce aux classes découvertes. Plusieurs formes sont proposées : classes vertes, classes de neige, classes de mer ou encore séjours scientifiques ou culturels. Petits voyages avec les écoles Prévert, Mistral et Brassens.

Le projet de classes découvertes élaboré conjointement entre les enseignants et la ville de Gardanne nécessite un long travail de préparation auquel participe activement le service scolaire de la mairie. « Dès le mois de juin, explique Brigitte Cote sa responsable, nous avons un échange avec l’enseignant qui formalise son projet, ses desiderata, le thème retenu, la période, le nombre de jours prévus. Ensuite, nous consultons différents organismes d’accueil. En octobre, nous avons une commission scolaire qui lance les projets ce qui permet d’offrir des séjours à la neige dès janvier. »

La classe découverte est un temps fort de l’année scolaire qui concrétise l’aboutissement d’un travail pédagogique mené durant l’année auprès des élèves. Sur les lieux d’accueil, pour aider l’enseignant dans les aspects de la vie quotidienne (toilette, repas, gestion du linge...) et les loisirs, des accompagnateurs et animateurs lui sont adjoints.

Les animateurs aident l’enseignant dans les aspects pédagogiques, enquêtes, études du milieu, exploitation de documents et observation. « Avant le grand départ, nous organisons une réunion entre les parents, les enseignants et les responsables des centres d’accueil où sont projetés de petits films de présentation. Les responsables de centres répondent aux questions. C’est un moment important où on fait le point sur l’encadrement, l’hébergement, la nourriture.  »

La tête dans les étoiles

Fin avril, une cinquantaine d’élèves de CE2 et CM1 de l’éco le Jacques-Prévert s’est rendue sur la commune de Méolans près de Barcelonnette. Nom de code de l’opération  : la tête dans les étoiles. Objectif : permettre aux enfants de se familiariser avec les planètes, les étoiles, les constellations. Si l’on en juge par les vives réactions, l’objectif est pleinement rempli.

« On était dans un planétarium en forme de dôme explique Vincent, élève de CM1. Il y avait des projections sur les plafonds où l’on voyait les étoiles et les constellations. Les animateurs, Gilles et Pascal, nous ont expliqué grâce à de petits jeux comment les reconnaître. » « Comment trouver par exemple Andromède, ajoute un camarade de classe. Il fallait mettre une lumière sur l’étoile de la constellation, c’était rigolo.  »

Les enfants ont pu également manipuler un télescope et faire de nombreuses observations, dont une nocturne. « On a vu Saturne, Mars et aussi des satellites qui bougeaient très vite et qui clignotaient précise Vincent. Il y avait une lentille exprès pour regarder le soleil. » « C’était une grosse boule orange précise un autre » avant de déclencher bien des discussions sur les couleurs. Certains s’empressent de souligner d’autres aspects du séjour comme la découverte des paysages montagnards de la vallée de l’Ubaye, le lac de Serre-Ponçon ou les demoiselles coiffées.

Les pieds dans l’eau

L’école Frédéric-Mistral a pris, elle, la direction de Sanary-sur-Mer pour une classe de voile avec une trentaine d’élèves issus de CM2 et d’une Clis (classe intégration scolaire). « On a fait du bateau, de l’Opti mist et du catamaran, clament en coeur Tony et Cylia. Le matin, on préparait les bateaux, on montait les voiles, on mettait le safran avant de partir sur la mer. »

Le vocabulaire propre à la marine n’a presque plus de secret pour ces petits moussaillons, ni les changements de cap et virements de bord, avec passage de la baume de la grande voile au dessus des têtes. « Chaque jour, les animateurs nous expliquaient sur des ardoises la navigation et le fonctionnement d’un bateau rajoute Tony. On a pris beaucoup de photos et fait des cartes pour écrire à nos parents, à la famille. »

Au retour, les enseignants ont remis aux parents des CD-Roms avec les photographies du séjour et des carnets de voyages ont été réalisés par les enfants. Enfin, la pêche à l’épuisette a été l’occasion de ramener bien des animaux marins tels que des gobies, crevettes, crabes et autres bernard l’hermite pour les placer dans un aquarium et les ob - server. « Ce séjour nous a permis de découvrir la flore et la faune marine, conclut Sarah. »

A la recherche du dauphin requin

Du côté de l’école Georges-Brassens, la thématique du séjour était la géologie. Durant cinq jours, se sont succédé cours, pique-niques, expéditions, fouilles et randonnées pour découvrir des pierres et des fossiles. « On cherchait des fossiles faits d’animaux et de végétaux morts depuis des millions d’années qui sont restés conservés dans des pierres explique Tatiana, élève de CM2. On a trouvé des ammonites, des nautiles ou encore des plantes fougères.  »

Un véritable voyage dans le temps où les enfants ont étudié la chronologie de l’apparition de la vie sur terre et ont même fait des fouilles au Géorium où était reconstitué un chantier de fouilles. « On a vu la dalle aux ammonites s’exclame Matéo. Au musée, il y avait un fossile d’un dauphin requin, un... (hésitation)... Ichtyosaure qui mangeait les ammonites. » Les enfants ont également fait des randonnées, des visites et des veillées.

« C’était chouette se souvient Naïma, et la nourriture était très bonne avec de nombreux produits locaux et biologiques. Paola, la cuisinière nous a préparé beaucoup de légumes secs et des soupes comme celle des pois cassés. On a mangé des produits qu’on ne connaissait pas bien, des plats que l’on mange rarement chez soi. C’était très bon. » Tous sont unanimes sur la qualité du séjour. « On a appris plein de choses, conclut Jonathan. J’y retournerai bien. »

Guy Pinet* : « Que chaque enfant puisse partir »

Pourquoi la ville propose-t-elle des classes découvertes ?

Une classe découverte représente un moment important dans l’année et c’est souvent un point fort dans le projet pédagogique de l’enseignant. L’offre des séjours est conséquente, car nous essayons de privilégier la diversité des thèmes proposés. On essaye de proposer une classe transplantée par école. Je tiens à souligner le dévouement des enseignants qui n’hésitent pas à sacrifier un peu de leur vie privée pour permettre la réussite du séjour de la classe transplantée. A l’arrivée, les enfants gardent de très bons souvenirs et un tel séjour permet d’avoir d’autres relations sociales que celles vécues dans la famille.

Comment s’organise le financement de ces opérations ?

La municipalité prend en charge 70 % du séjour ainsi que les transports. Il reste une participation de 30 % pour la famille, ce qui est très accessible. Notre objectif est que chaque enfant puisse partir. Parfois des familles rencontrent quelques difficultés, nous leurs conseillons alors de se rapprocher du service scolaire pour trouver des solutions. Le budget alloué à cette opération est de 106000 €, en légère baisse par rapport à l’année dernière à cause de la diminution des dotations accordées aux communes par l’État.

* Adjoint aux affaires scolaires