Jeunesse

CME, l'expérience gardannaise Bruno Colombari

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Forte de son expérience du Conseil municipal des enfants (CME) et du Conseil consultatif de la jeunesse (CCJ), Gardanne a accueilli les représentants d’une trentaine de villes de la région PACA. L’occasion d’échanger concrètement sur les expériences de chacun.

Ce sont des élus dont on parle trop peu, et pourtant, ils sont environ trente mille dans tout le pays. Ils sont âgés de 10 à 25 ans, et ils pratiquent la citoyenneté très concrètement, dans les 1800 conseils municipaux d’enfants et de jeunes. On en trouve dans les petits villages et les grandes villes, et même, parfois, dans des conseils généraux ou régionaux. Ils existent pour certains depuis la fin des années 70, et sont fédérés depuis quinze ans par l’ANACEJ (association nationale des conseils d’enfants et de jeunes). Le 5 octobre dernier, une trentaine de villes de la région (sur les 80 qui comptent un CME) se sont réunies à la Maison du Peuple pour confronter les expériences et échanger des idées sur les meilleures façons de faire vivre ces conseils. Mickaël Garnier-Lavalley, coordinateur de l’ANACEJ, expliquait ainsi que « les villes qui les mettent en place considèrent les enfants et les jeunes comme des habitants à part entière, connaissant bien le territoire et capables d’apporter quelque chose qui puisse améliorer la vie de tous. En clair, que les enfants et les jeunes sont une ressource pour la collectivité, pas un problème.  »

Un degré de responsabilité étonnant
Présentant le cas de Gardanne, Yveline Primo, première adjointe, racontait comment le principe du CME a vu le jour : « lors d’une réunion publique sur l’avenir de la ville, une fille a interpellé le maire en affirmant que les enfants aussi avaient leur mot à dire, mais qu’ils ne peuvent pas voter. » Depuis, elle se dit « étonnée par le niveau de responsabilité dont ils font preuve, notamment dans les dépenses, comment ça génère des discussions sérieuses entre eux. Le respect de l’individu, être citoyen, ça s’apprend. »

Car, comme le constate Mikaël Garnier- Lavalley, « la nouvelle demande des jeunes adultes, c’est de la sécurité, de l’emploi, du logement. On n’est plus dans une société de confiance. Or, les conseils d’enfants et de jeunes font le pari de la confiance entre les générations.  » On y retrouve une majorité de filles, une proportion non négligeable de jeunes dont un parent est né à l’étranger, un bon nombre d’enfants d’ouvriers et d’employés. « Pour eux, les conseils les ouvrent sur l’intérêt général, leur permettent de se projeter dans le temps et dans l’espace, de rencontrer d’autres jeunes et d’autres adultes que leurs parents et leurs enseignants. Ils ont aussi une meilleure image des institutions et des élus locaux. Ils ont envie de s’engager, mais pas dans les structures existantes, du type associations ou syndicats. » La question de la participation des jeunes au tissu associatif est très importante pour l’ANACEJ, qui estime que les communes doivent mener des actions en ce sens.

L’après-midi, les participants ont travaillé par ateliers : La relation des jeunes et des professionnels avec des élus adultes, la situation des jeunes dans les petites communes, ou encore : Que peut apporter un conseil d’enfants dans une commune ? Comment faire vivre un conseil de jeunes ? Pour ces deux derniers, Khira Rahmani, Marie-Ange Chappe et Grégory Calemme ont pu témoigner de l’expérience de Gardanne.