Budget : de l'ambition malgré les contraintes Energies n°475 - 30 mai 2017 - Stéphane Conty

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Contenir les dépenses de fonctionnement tout en faisant la part belle à l’investissement, telle est l’ambition de ce budget 2017. La Ville est ainsi en capacité de dégager 12,6 millions de budget d’investissement alors que dans le même temps les dotations de l’État baissent cette année encore, et qu’elle doit anticiper la perte de recettes liée à l’entrée dans la métropole

Faire au moins aussi bien avec moins de moyens, c’est ainsi que pourrait se résumer la problématique à laquelle doivent s’adapter les communes depuis plusieurs années déjà.

Pour Gardanne ce sont près de 5,2 millions d’euros de dotations perdues depuis 2013, auxquelles s’ajoutent 800 000 euros cette année.

Pour y faire face, ces dernières années la commune a fait d’importants efforts de maitrise de ses dépenses de fonctionnement qui ont tendance à augmenter mécaniquement chaque année. Ces dépenses concernent pour une large part les budgets de fonctionnement des services municipaux et la masse salariale.

Ces deux dernières années les premiers ont subi des baisses conséquentes tandis que la seconde a été contenue. Dans le cadre du budget 2017, les moyens alloués aux services seront équivalents à ceux de l’année dernière, alors que les dépenses de personnel devraient légèrement augmenter suite aux dernières réformes mises en oeuvre.

Quant à l’aide au secteur associatif local, qui avait diminué durant le précédent exercice après étude des dossiers au cas par cas, elle est également globalement maintenue au même niveau que l’année dernière. Seules quelques rares associations dont l’assise financière a été jugée suffisante verront leur subvention diminuer.

INVESTIR SUR DES PROJETS STRUCTURANTS

Cette année Biver fait l’objet d’importants investissements avec la rénovation du complexe sportif Albert-Curet.

La Mairie annexe est également concernée par des travaux conséquents à l’issue desquels elle accueillera notamment les services de la Carmi, ce qui permettra de dégager de la place pour poursuivre le projet de réhabilitation et d’agrandissement des écoles de Biver. Sur le reste de la ville, les investissements sur des projets structurants ne manquent pas non plus.

Avec respectivement 1,4 et 1,2 million de dépenses, l’agrandissement du foyer 3e âge à côté de la Maison du Peuple et la construction de la nouvelle cuisine centrale à la zone Avon, constituent les deux plus gros budgets de cette année.

Autres travaux d’envergure, les réaménagements des avenues de Nice et d’Arménie pour 335 000 € et 900 000 €, ainsi que Font de Garach pour 930 000 € et le chemin de la Bonde pour 250 000 €. Quatre autres millions d’euros sont par ailleurs alloués à l’entretien des bâtiments et infrastructures communales.

La rénovation des aires de jeux et des études techniques portant notamment sur l’évolution de la halle Léo-Ferré sont également programmées.

LES POINTS CLÉS

• Pas d’augmentation de la part communale des impôts locaux • Baisse des dotations de l’État à hauteur de 800 000 euros cette année, soit un total de 6 millions de pertes pour la Ville depuis 2013 • Une entrée dans la Métropole qui va avoir un coût pour la commune • Des dépenses de fonctionnement maîtrisées • Des dépenses d’équipement de 12,6 millions d’euros pour réaliser des projets structurants pour l’avenir de la ville

POINTS DE VUE CROISÉS

Rachid Abdelali Responsable du service financier de la ville

Cette année le budget s’articule autour de deux axes majeurs. Un volet investissement conséquent de 12,6 millions d’euros. Un volet fonctionnement pour lequel nous avons choisi de calquer les dépenses sur celles de l’année dernière plutôt que de décider d’un niveau de réduction identique pour l’ensemble des services com - me nous l’avions fait les années précédentes. Un effort de maîtrise des dépenses sur plusieurs années qui nous a permis de constituer des réserves, pour d’une part permettre à la Ville de réaliser ses projets en fonds propres, et d’autre part d’envisager avec prudence les transferts de compétences à la Métropole pour les années à venir, qui auront un coût pour la Ville.

Laurent Garcia Responsable de la Direction des systèmes d’information de la ville

Pour l’exercice 2017 nous avons un budget d’1,2 million d’euros. Au deuxième semestre nous allons déployer un portail citoyen qui va permettre aux Gardannais de pouvoir réaliser en ligne un certain nombre de démarches, depuis l’inscription sur les listes électorales jusqu’à la déclaration d’un incident nécessitant l’intervention des services municipaux, en passant par les demandes de papiers d’identité. Nous allons également déployer le wifi sur le Cours, notamment devant la Mairie. Le déploiement du réseau de fibre optique de la ville, à ne pas confondre avec celui destiné aux particuliers qui est installé actuellement par SFR, va se poursuivre. Il va notamment nous permettre de diminuer les coûts auprès des opérateurs dans les écoles de Gardanne en 2017, et de Biver en 2018. Enfin nous allons renouveler les logiciels des services municipaux de l’État civil et de l’Éducation.

William Guiot Responsable du service des sports de la ville

En 2017 nous réalisons un important investissement au stade Albert-Curet de Biver. Nous passons le stade en stabilisé au gazon synthétique, comme c’est déjà le cas du stade principal. Nous en profitons aussi pour totalement refaire un bloc vestiaire et le club-house du stade. Au total cela représente un coût de 350 000 €. Au Cosec du Pesquier nous allons changer le sol de la salle de gym qui commençait à accuser son âge, pour un budget de 35 000 € environ. Toujours au complexe sportif du Pesquier, nous allons installer des modules pour la pratique du free running et un portique pour le street workout qui permet de réaliser en plein-air des exercices de renforcement musculaire et cardiovasculaire. Nous avons déjà ce type d’installations au parc Notre-Dame où elles rencontrent un franc succès.

QUESTIONS À Yveline Primo Première adjointe au maire déléguée aux finances, aux ressources humaines, aux élections et aux travaux

Énergies : Quelles sont les grandes orientations de ce budget 2017 ?

Yveline Primo : Nous avons réalisé cette année un budget offensif avec un peu plus de douze millions d’euros d’investissements, qui nous permet de préserver la réalisation de nos projets. Pourtant le contexte est difficile avec les baisses successives des dotations de l’État depuis plusieurs années maintenant, et le coût pour la Ville de l’entrée dans la métropole que nous avons dû anticiper. Une enveloppe d’investissements est provisionnée sans augmenter le taux d’endettement de la Ville qui est déjà l’un des plus bas de France par rapport aux communes de taille équivalente.

Nous sommes d’autant plus satisfaits que cette année nous n’avons pas augmenté la part communale des impôts locaux. La situation financière de nombreux ménages gardannais est difficile, aussi sommes nous attentifs de préserver, dans la mesure de nos moyens, leur pouvoir d’achat. C’est aussi pourquoi nous sommes également soucieux de maintenir un service public de qualité.

Application du quotient familial pour les tarifs de toutes les prestations proposées par la Ville, gratuité des transports scolaires pour les familles, restauration municipale de qualité avec des produits locaux et biologiques, sont autant d’exemples de cette volonté. Nous souhaitons d’ailleurs aller encore plus loin dans cette démarche. Les investissements que nous réalisons actuellement pour moderniser nos services publics sont pensés pour générer des économies de fonctionnement sur la durée, et toujours avec le souci de les rendre plus accessibles aux Gardannais.

Ce n’est pas anodin, car avec la baisse des recettes, il faut bien entendu arriver à contenir les dépenses, et donc le coût du fonctionnement de nos services. Même si nous avons toujours été attentifs à ne pas gaspiller l’argent public, nous sommes particulièrement engagés dans cette voie depuis 2015. Ainsi sur cette période, la Ville a pu se constituer un niveau de réserve de 6,7 millions en fonctionnement et de 2,9 millions en investissement, ce qui nous permet cette année de proposer ce budget tout en ayant encore une réserve financière pour les années à venir.

É : Quels vont être cette année les grands postes d’investissements ?

Y P : Comme je l’ai évoqué précédemment, nous orientons nos investissements sur des réalisations tournées vers l’avenir et susceptibles de nous faire réaliser des économies dans la durée. Cette année nous poursuivons donc nos efforts dans le numérique avec d’importants investissements dans ce domaine. Parce que nos enfants et nos anciens sont des publics qui méritent particulièrement notre attention, la réalisation de la nouvelle cuisine centrale, la rénovation des installations sportives et des aires de jeux, ainsi que l’agrandissement du restaurant-club municipal, vont mobiliser une large part des dépenses.

Les réaménagements des avenues de Nice, d’Arménie, de Font de Garach et du chemin de la Bonde sont aussi programmés. En parallèle nous menons une réflexion de fond sur la question des équipements culturels, et notamment de la halle Léo-Ferré pour laquelle nous allons lancer une étude afin de renforcer sa fonction d’espace d’accueil d’évènements culturels et festifs.