Environnement

Alcan et la Snet ouvrent leurs portes Stéphane Conty

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L’usine d’alumine d’Alcan et la centrale thermique de la Snet ont réalisé d’importants investissements afin de réduire leur impact sur l’environnement. Ils recevaient dernièrement des riverains pour leur présenter ces travaux et cerner au mieux les nuisances auxquelles ils sont confrontés.

Le vendredi 2 juin des responsables de la centrale thermique accueillent des riverains. Au coeur des débats, le bruit et la poussière, un point d’autant plus sensible que la réunion a été précédée de 15 jours d’un mistral quasi ininterrompu. Un problème également soulevé le mardi 25 avril par les personnes venues rencontrer les responsables environnement d’Alcan, pour la plupart habitants au Pesquier, et qui se plaignent d’importantes quantités de poussières d’alumine à leur domicile.

Chez Alcan, la réponse consiste essentiellement en deux points comme le leur explique Philippe Colombé, responsable environnement du site. « Les poussières proviennent surtout de la sortie des fours et des envols sur le stock. Actuellement les deux fours de calcination de l’usine sont équipés d’un électrofiltre qui capte les poussières. Dès octobre 2006, un filtre supplémentaire sera relié selon les besoins à l’un des deux électrofiltres et permettra de réduire la concentration en poussières. De même, il renforcera l’efficacité du filtrage lors des régimes transitoires particulièrement émetteurs de fumées tels le démarrage et l’arrêt du four. Nous avons en outre un système d’arrosage cyclique automatisé du stock qui permet de le garder humide.  »

Les riverains s’interrogent aussi sur les risques de toxicité de ces poussières. Selon Michel Vasseur, responsable sécurité, qualité et environnement « L’alumine c’est comme de la terre, on en respire mais c’est inerte. L’usine existe depuis plus d’un siècle et on n’a pas relevé de maladies chroniques liées à la production d’alumine ou de soude. » Interpellé sur l’oxydation des voitures par ces poussières il répond « l’alumine ou la soude n’attaquent pas chimiquement le métal, l’oxydation ne vient donc pas d’eux. »

Ala centrale thermique, ce sont les envols issus du stock de charbon qui sont en ligne de mire et provoquent l’exaspération d’une riveraine qui s’exclame « chez moi tout est toujours fermé car la poussière noire du charbon s’infiltre partout. Mes enfants respirent ça en permanence. Nous avons une terrasse et un jardin dont nous ne profitons jamais. Ça fait trois ans que j’habite cette maison et je n’en peux plus. » Serge Séropian, responsable environnement à la centrale, répond : « Nous avons mis en place un système automatisé d’arrosage du stock à charbon qui fonctionne jour et nuit. Les jours de vent nous réduisons au maximum le déplacement des engins sur le stock. Un système de nettoyage des roues des camions qui sortent du site a également été mis en place. »

Concernant le bruit, les riverains constatent une baisse du volume global mais le trouvent encore beaucoup trop présent et une discussion s’engage sur les modalités de contrôle et sur le respect de l’arrêté préfectoral en la matière. Une réunion qui va durer plus de trois heures, où seront également abordés les travaux en cours pour réduire les rejets d’azote et de soufre, les actions à envisager pour un meilleur confinement du stock, pour un nettoyage et un bâchage obligatoire des camions qui sortent du site, ou encore la question de risques pour la santé et d’éventuelles études menées sur ce sujet. Au final, deux débats animés et engagés, où l’on a pu constater que beaucoup a déjà été fait, mais aussi que beaucoup reste à faire.