Médiation culturelle

A la rencontre de nouveaux publics Loïc Taniou

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Gardanne possède une vie culturelle très diversifiée. Mais cela ne l’empêche pas de chercher à toucher d’autres publics, notamment grâce à des synergies développées entre différents services de la ville, le tissu associatif et les établissements scolaires.

Pour toucher un public parfois éloigné des pratiques artistiques, de nombreuses initiatives sont mises en place grâce à des collaborations communes entre différents services et structures de la ville comme le service culturel, la Médiathèque, l’école de musique, l’école d’arts plastiques et le tissu associatif.

« Il s’agit d’intégrer le maximum de Gardannais dans les activités culturelles, confie Mustapha El Miri, adjoint à la culture. Cela nécessite la mobilisation d’un ensemble de services depuis des années. Chacun d’eux s’efforce au quotidien de rendre accessible la culture, de proposer de nombreuses pratiques culturelles, notamment pour les plus jeunes. Et pour sensibiliser les enfants de manière équitable, les collaborations avec les écoles sont essentielles. » Des interventions en milieu scolaire

Lors de Tremblement de rue, deux comédiennes de la compagnie des Opératrices sont intervenues dans les centres de loisir primaires pour expliquer ce qu’est l’opéra grâce à un mini-spectacle pédagogique avec piano et chant. Le marionnettiste de Perceval, quant à lui, a montré aux enfants du centre de loisirs maternel Le jardin de la petite enfance comment il fabriquait et animait une marionnette. Des actions d’éveil et de sensibilisation qui permettent de découvrir concrètement différentes formes artistiques.

Pour offrir aux élèves des collèges et des lycées des résonances intéressantes avec leurs cours, le service culturel a laissé une large place aux auteurs classiques comme Molière, Bertholt Brecht, Raymond Queneau ou Shakespeare. Ainsi, des élèves de BEP comptabilité du lycée de l’Étoile ont assisté à la pièce Georges Dandin jouée récemment et participeront à des échanges autour la représentation prochaine d’Amphitryon.

Du côté des primaires, huit classes de Prévert vont assister à des rencontres avec les marionnettistes du spectacle Voyage dans la lune, inspiré de Cyrano de Bergerac. Autre initiative à remarquer, celle née à la suite de la pièce de théâtre J’espérons que je m’en sortira qui permettra à des classes de la filière Sanitaire et sociale du LEP de l’Étoile de nouer des échanges autour de souvenirs de l’école publique avec des personnes âgées fréquentant le foyer Nostre Oustau et la maison de retraite. Des échanges inter-générationnels qui devraient d’abord voir le jour sur Internet avec la réalisation d’un blog avant une restitution sous forme d’exposition lors de la prochaine journée des droits de l’enfant.

Des projets autour de la lecture

De son côté, la Médiathèque cherche à concerner des publics éloignés de la lecture et à mieux faire découvrir le lieu, en proposant différents cycles, qui permettent de le fréquenter de différentes manières. Avec Ville lecture, elle propose des actions “hors les murs” comme le portage à domicile de livres, notamment pour les personnes âgées ou d’autres qui connaissent des difficultés de déplacement, tous les vendredis après-midi sur rendez-vous.

« Nous avons augmenté notre collection d’ouvrages édités en gros caractères et livres audios, pour ceux qui ont des problèmes de vision, souligne Françoise Peyre, directrice, grâce à une subvention du centre national du livre. Nous proposons tous les mardis après-midi au foyer José-Alcaraz une sélection d’ouvrages pour les personnes âgées. » La Médiathèque développe également de nombreux partenariats avec d’autres services municipaux et le tissu associatif.

Avec le cycle Tout conte fait, par exemple, elle initie une fois par mois des rencontres avec des conteurs, avec de nombreuses interventions à l’extérieur comme au foyer Nostre Oustau (avec la venue d’un conteur italien), à l’association Contacts (Jihad Darwich), au service jeunesse (André Ze Afane pour un atelier slam), à l’occasion de la journée des droits de l’enfant (Gabriel Kinsa). Sans oublier une fabrique de contes dans les collèges avec le conteur Jorus Mabiala.

« Notre travail avec les animateurs de l’association Contacts se développe de plus en plus, souligne Françoise Peyre. Ces derniers amènent une fois par mois les enfants qu’ils ont en soutien scolaire afin qu’ils connaissent mieux la Médiathèque, le fond documentaire, les différents services proposés et qu’ils découvrent de manière attractive l’univers du livre. Nous travaillons ensemble à la programmation de contes, comme la venue de Jean David avec ses contes berbères présentés, ce mois de décembre, dans les locaux de l’association. Ce conteur est également intervenu dans le cadre du dispositif Coup de pouce le 7 décembre dernier pour proposer en dehors des devoirs, une ouverture culturelle où les parents sont venus avec leurs enfants. »

Jeux de masques dans les lycées

Quelques jours après la pièce Arturo Ui jouée à la Maison du Peuple, des comédiens de la compagnie Sam Harkand sont intervenus à l’initiative du service culturel et des enseignants, les 16 et 17 novembre derniers aux lycées Fourcade et de l’Étoile, pour proposer des ateliers artistiques autour du masque et de la farce bouffonne. Ainsi, dans l’amphithéâtre du lycée Fourcade, après un petit cours théorique sur le jeu masqué et le masque (où l’on découvrait que ce dernier, très présent dans la Comedia dell’arte, existait depuis l’époque des peintures rupestres), des ateliers de pratique et d’expression corporelle se sont déroulés sur deux jours. Après quelques exercices d’échauffement, les lycéens ont appris à incarner des personnages avec un jeu très physique. En effet, le masque ne possède pas de psychologie, il donne à voir ce que l’on est avec des déplacements étudiés, des torsions du corps et des expressions corporelles particulières. Ces ateliers ont permis aux lycéens d’apprendre à incarner des personnages avec des gestes, des impulsions et à découvrir un jeu théâtral très différent de celui du théâtre classique.