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80 Secondes de pur bonheur Energies 424 - Jeremy Noé

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Ludovic Durand, Gardannais de cœur, a battu avec 103 parachutistes le record de France de vol relatif en septembre dernier. C’est l’occasion d’en apprendre plus sur un sport « pas plus dangereux que la gymnastique »... et pourquoi pas, de s’y mettre avec un club du pays d’Aix ?

LUDOVIC A PASSÉ 10 ANS DE SA VIE À GARDANNE – IL Y REÇOIT TOUJOURS UN PEU DE COURRIER, CHEZ SA MÈRE. A 27 ANS, CE RESPONSABLE D’ÉQUIPE validation de logiciel dans les transports est aussi passionné de parachutisme. En septembre dernier, il a battu le record de France de vol relatif (figures synchronisées en groupe). Entretien.

Comment en êtes-vous venu à partici- per à ce record ?

Je me suis inscrit sans aucune prétention, avec mon petit niveau de pratique acquis depuis 2010. Au terme de 3 stages de sélection j’ai été retenu pour la tentative de record de Lille des 8, 9, 10 septembre. Pour le record on a fait 8 sauts de 80 secondes à 5 000 m, en répétant au sol les 3 jours. Nous avons battu une première fois le record le deuxième jour, à 98. Le troisième jour la météo nous a fait attendre... et puis nous avons pu nous lancer pour une huitième tentative, à 104 personnes.

Ce saut-là a été magique. On a pu maintenir la figure pendant 4 secondes et il y a pas eu besoin d’avoir la photo et la vidéo pour savoir qu’on avait réussi. C’est une expérience presque télépathique, surnaturelle : il y a une sorte de silence qui s’installe, de joie, d’euphorie... sans regarder les autres, simplement en se touchant, on sait que chacun est à sa place, qu’on a réussi.

C’est pas un peu dangereux, comme sport ?

J’ai découvert dans le parachutisme la notion de risque maîtrisé. Ce n’est pas plus dangereux que traverser la route sans regarder. Le parachutisme c’est 7 morts par an (les chiffres disponibles font état de 0,6 morts pour 1000 000 de sauts NDLR). En termes d’accidentologie et de pratiquants, on est au même niveau que la gymnastique, où vous pouvez vous briser la nuque lors d’un salto mal réceptionné. Depuis les années 90 il n’y a plus aucun mort à cause du matériel, les accidents sont dûs aux erreurs humaines.

Comment se sent-on, dans les airs ? Après de nombreux sauts, l’adrénaline est-elle toujours au rendez-vous ?

Comment on se sent... jusqu’à 50 saut on essaiera de l’expliquer. Au delà de 50 sauts, on dira de venir essayer ! C’est indescriptible. C’est à la fois du bonheur, de la peur, la sensation de voler alors qu’on tombe... on n’a qu’une envie c’est d’y retourner. Au fil du temps l’adrénaline est toujours là, mais les 50 secondes de saut durent toujours une éternité, chaque seconde en dure 10, on voit tous les détails... c’est orgasmique. Après la claque des débuts on s’améliore dans la technique, on apprend à travailler en équipe. et on prend toujours un plaisir immense à profiter de chaque moment.

Pour un débutant, cela représente quel investissement ? Abordable ou pas ?

La discipline attire beaucoup d’élèves, mais beaucoup arrêtent très vite. Souvent c’est pas l’argent qui va gêner, mais le temps. C’est un sport de plein air, on dépend énormément de la météo, il faut être patient et avoir du temps. Sinon la formation initiale va de 150 à 1500 euros les 6-7 sauts, au terme desquels vous serez autonome. Ensuite chaque saut coûte entre 30 et 38 euros, location du parachute incluse. J’en profite un peu pour parler de mon club, Paraclubaix : le niveau technique y est élevé, et c’est l’un des rares clubs de France qui reste ouvert toute l’année !