Rentrée scolaire

5000 élèves sur les bancs Energies 321 - Carole Nerini

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Près de cinq mille élèves ont fait leur rentrée scolaire dans la commune. Dans un contexte national tendu avec la suppression de 13500 postes d’enseignants, elle s’est plutôt bien déroulée dans les établissements gardannais sauf en maternelles où les effectifs par classe explosent.

Dans les écoles maternelles et élémentaires, cette rentrée 2009 a été marquée par l’arrivée d’une centaine d’élèves supplémentaires, dont une quarantaine en maternelle. Cela n’aura pas évité la fermeture d’une classe à l’école maternelle de Fontvenelle où les élèves se retrouvent à plus de trente par classe, tout comme à Beausoleil et aux Terrils bleus à Biver où des cours doubles sont pourtant assurés.

Comme le souligne Guy Pinet, adjoint à la vie scolaire, « les conditions d’enseignement à l’école maternelle sont difficiles dans ces cas-là. On le sait, les fermetures de classes tombent les unes après les autres chaque année, sans tenir compte de la démographie, et lorsqu’il faut en ouvrir, on joue sur les moyennes par école pour refuser. Quant à l’accueil des enfants de moins de 3 ans, ils sont seulement 4 sur 36 à avoir été acceptés, faute de places. »

42€ par élève pour le materiel scolaire

Giuseppe Innocenti arrive cette année au poste d’Inspecteur de l’Éducation nationale, succédant à Fabienne Rousset. Auparavant dans les quartiers Nord de Marseille, il trouve la situation de Gardanne plutôt confortable. « J’ai effectué quelques jours avant la rentrée une tournée des écoles avec les élus et les techniciens de la commune. Les écoles sont bien entretenues, les équipes éducatives sont stables, ce qui est bon signe, et les moyens de fonctionnement sont plus que décents. »

Rappelons que malgré la diminution des budgets de fonctionnement dans la plupart des services municipaux de Gardanne, le secteur éducation a été préservé. Au total cet été, 116 000€ ont été affectés à des travaux dans les écoles. Hors matériel informatique, la dotation municipale par écolier s’élève à 42 €, ce qui se traduit par une prise en charge par la municipalité de la quasi totalité du matériel scolaire (cahiers, contenu de la trousse, livres...), les transports restent gratuits pour les déplacements sportifs et culturels, et les classes de découvertes sont également reconduites.

Petite nouveauté cette année au niveau de la restauration où le prix du repas reste à 2,20 €, la cantine de Biver est passée en liaison froide comme pour les autres écoles de Gardanne. « Les repas sont ainsi préparés à la cuisine centrale municipale afin qu’elle joue pleinement son rôle et que l’on ait un moyen de fonctionnement identique sur l’ensemble des établissements, explique Guy Pinet. Rassurez- vous, cela n’influera aucunement sur la qualité des repas servis. »

Dans le secondaire, la rentrée s’est globalement bien déroulée dans les 5 établissements, avec des effectifs stables voire en légère diminution. Au collège Gabriel-Péri, comme le soulignent Annie Roger et Marie- Noëlle Ronarc’h, principale et principale adjointe, « nous avons cette année 379 élèves avec une moyenne de 23 élèves par classe, les classes bilangues étant les plus chargées. Nous avons de bonnes conditions de travail et allons poursuivre nos efforts. Il y a 5 ans, 48% de nos élèves entraient en seconde ; l’an dernier, ce chiffre est passé à 65,8%. Le taux de réussite au Brevet était de 54% contre 76,6 % l’an dernier. Ces résultats encouragent l’ensemble de l’équipe pédagogique. »

« Travaillez plus pour gagner moins, avec moins de moyens »

S’il existe des éléments positifs qui motivent ces équipes, les réformes gouvernementales ne sont pas prises à la légère dans le secondaire. « Travaillez plus pour gagner moins, avec moins de moyens, il faut des résultats. Voilà en résumé ce que l’on nous demande, explique Daniel Gobe, professeur d’histoire-géographie et secrétaire du Snes au collège du Pesquier. D’année en année, nous assistons à une baisse considérable des moyens attribués par élève, une baisse de la dotation horaire globale. En ce qui nous concerne, cela se traduit par des suppressions de poste, par des projets qui ne peuvent se concrétiser, par la disparition de certaines classes, 3e technologique, 6e/5e en 3 ans, d’heures en labo, de travail en demi groupe. Cette année, nous avons subi la suppression de 13500 postes, l’an prochain, 16 000 devraient suivre. Tout est calculé pour faire faire des heures supplémentaires aux professeurs dans un souci d’économie, pour ne pas nommer quelqu’un. Cette politique de l’économie posera de plus en plus de problème, non seulement en matière de qualité d’enseignement mais aussi pour les remplacements, la prise en charge des élèves en difficulté. »

Au lycée Marie-Madeleine-Fourcade, malgré une rentrée sans problème majeur avec pourtant des effectifs pouvant atteindre 35 par classe, un poste d’enseignement et un demi-poste de surveillant en moins, les syndicats d’enseignants attendent de découvrir avec beaucoup d’apréhension la réforme qui leur est promise... L’annonce devrait tomber à la fin du mois.

Le lycée agricole de Valabre, qui compte 407 élèves, a une nouvelle fois refusé des élèves. Comme le commentent Jean-Louis Douillet et Bénédicte Macé, proviseur et proviseur adjointe, « nous avons des classes à 24, d’autres à 33. Pour ce qui concerne les réformes qui ont déjà touché la suppression des BEP dans les lycées professionnels, elles ne devraient nous concerner qu’à la rentrée prochaine. »

Nous y reviendrons plus en détail dans un prochain numéro ainsi que sur la rentrée des étudiants qui sont de plus en plus nombreux à Gardanne.